Du fait que la Baie Sainte-Marie est connue comme une région possédant une communauté accueillante pour les immigrants francophones, Le Courrier a rencontré quelques responsables d’organismes en Clare afin d’expliquer les apports des immigrants francophones à cette région rurale.
Patriciane Nankoua, d’origine camerounaise, est la vice-rectrice à l’administration de l’Université Sainte-Anne (USA) depuis janvier 2023. Elle croit dur comme fer que les immigrants francophones contribuent au rehaussement de Sainte-Anne. « Les apports des personnes immigrantes à l’Université Sainte-Anne sont considérables et précieux, souligne-t-elle. En tant que personne issue de l’immigration moi-même, je comprends la valeur de la diversité culturelle et de l’ouverture d’esprit qu’elle apporte à notre institution. »
Selon l’ancienne doyenne adjointe au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, le conseil de coordination de Sainte-Anne est très reconnaissant de tout ce que les immigrants francophones apportent à l’université et veut toujours les accueillir chaleureusement.
Natalie Robichaud, directrice générale de la Société acadienne de Clare (SAC), croit aussi que les immigrants francophones sont utiles à la communauté. Elle affirme que l’immigration francophone apporte de la diversité culturelle à la Baie.
Mme Nankoua abonde dans le même sens. Elle souligne que les personnes immigrantes « apportent une diversité culturelle qui favorise un environnement d’apprentissage inclusif ».
Selon la vice-rectrice de l’USA, la diversité des origines, des expériences et des perspectives que ces personnes apportent contribue à l’enrichissement de la communauté étudiante et à la création d’un espace d’échange interculturel.
Marcel Saulnier, gérant du centre de bienvenue Rendez-vous de la Baie, croit aussi que l’immigration francophone joue un rôle essentiel dans le développement de la Baie.
Selon ce dernier, la diversité qu’apportent les immigrants francophones « contribue non seulement au dynamisme de notre communauté, mais encourage également les échanges culturels, qui nous permettent d’apprécier le patrimoine de chacun ».
D’après le natif de Saulnierville, outre la diversité culturelle, les immigrants francophones ont d’autres apports. « Les immigrants ont participé activement à divers organisations, événements et initiatives communautaires, dit-il. Leur énergie et leur enthousiasme peuvent contribuer à renforcer les liens au sein de notre communauté et à promouvoir l’inclusion. »
La Nouvelle-Écosse fait face à une forte décroissance démographique, mentionne Mme Robichaud. C’est en ce sens qu’il est urgent d’attirer davantage des immigrants francophones.
Selon les données de Statistique Canada, en 1971, 5,3 % de la population de la Nouvelle-Écosse était francophone. Cependant ce chiffre a chuté à 2,8 % en 2021.
« Pour rester au-delà de 3 %, qui n’est déjà pas beaucoup, il faudra que 12 % de l’immigration totale en Nouvelle-Écosse soit francophone », défend-elle.
Elle a aussi rappelé qu’en 2021, près de 9 % des immigrants venant en Nouvelle-Écosse étaient francophones.
Marcel Saulnier de Communauté francophone accueillante de Clare croit aussi que la croissance démographique de la région dépend de l’immigration francophone. Selon lui, cette immigration est capitale pour la réduction du déclin démographique et du vieillissement de la population de Clare.
Il convient de souligner que les immigrants francophones renforcent la région de la Baie sur le plan culturel. D’une part, Marcel Saulnier souligne qu’ils « apportent avec eux une riche variété de cultures, de traditions et de langues ».
D’autre part, la vice-rectrice de l’USA affirme qu’ils « jouent un rôle essentiel dans l’enrichissement culturel, académique et économique de l’Université Sainte-Anne ».
Outre Clare, il existe 13 autres communautés francophones accueillantes dans le reste du pays (Québec excepté). Ces communautés offrent des services aux nouveaux arrivants d’expression française et, du même coup, les aident à s’établir dans leur communauté.
Ce projet, soutenu par le gouvernement canadien, vise à solidifier des liens entre les personnes immigrantes et la communauté où elles décident de s’établir.