le Mercredi 9 octobre 2024
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Parler d’amitié et de réconciliation autour d’un feu de camp

Les «Feux d’amitié» se déroulent  au terrain de camping Mkwesaqtuk/Cap-Rouge, dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. 
 — PHOTO: Jean-Philippe Giroux
Les «Feux d’amitié» se déroulent au terrain de camping Mkwesaqtuk/Cap-Rouge, dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.
PHOTO: Jean-Philippe Giroux
Le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton a mis sur pied un nouveau programme d’interprétation afin de stimuler l’échange autour de l’amitié, mais aussi de la résolution de conflit et de la réconciliation.
Parler d’amitié et de réconciliation autour d’un feu de camp
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Marilyse Thériault-Comeau, interprète de Parcs Canada au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Depuis 2023, le programme Feux d’amitié, une particularité du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, a lieu en soirée une fois par semaine, au terrain de camping Mkwesaqtuk/Cap-Rouge. Il a été bonifié pour la nouvelle saison touristique en se focalisant sur une seule grande thématique, au lieu de plusieurs points de discussion. 

Avec un(e) guide interprète à leur côté, ce sont les visiteurs qui deviennent maîtres de la discussion. «On invite les visiteurs à participer à leur confort, explique Marilyse Thériault-Comeau, interprète de Parcs Canada. C’est des discussions au sujet de l’amitié, un peu à propos de la loyauté, la trahison.» 

Il s’agit d’un programme plus dialogique, où on encourage les gens de tout âge à raconter leur histoire et à partager leur expérience personnelle dans un environnement convivial. 

On pose de grandes questions de réflexion concernant, entre autres, les moyens de réconcilier l’amitié, lorsqu’un conflit survient, et les différentes façons de définir l’amitié. «Ça ramène à des bonnes discussions, et c’est bon d’avoir une différente perspective», s’exclame l’interprète.  

«On comprend qu’on vient tous de différentes régions, de différents coins, mais on a tous ce concept universel là de l’amitié», ajoute-t-elle.

Les discussions ont lieu en soirée autour de ce feu de camp, au terrain de camping Mkwesaqtuk/Cap-Rouge, près de la mer. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Le but est de faire le lien entre le vécu des visiteurs et les traités de paix et d’amitié avec les Mi’kmaq. Chaque événement sera différent, tout dépendamment des réponses reçues, précise Mme Thériault-Comeau. 

C’est aussi d’amener à réfléchir, sans que ça soit trop lourd. «On sait que c’est dur […] de parler des Mi’kmaq pis des traités – c’est des sujets assez lourds pis, des fois, il faut beaucoup d’éducation pour pouvoir en parler confortablement -, mais c’est notre rôle de peut-être juste initier la conversation et la réflexion», dit-elle. 

«On veut montrer qu’on est des alliés au peuple mi’kmaw, on est sur leurs terres», ajoute l’interprète. 

Les interprètes ne sont pas là pour sauter en profondeur dans le sujet et offrir une présentation historique sur les traités, mais ils encouragent les participants à faire un pont entre la discussion et leur propre vie et à faire part de la conversation à leur famille et à leurs amis. 

La carte des deux sentiers, où était autrefois le village Le Buttereau.

PHOTO: Parcs Canada

Parler d’histoire 

Trois sentiers du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton mettent en valeur le patrimoine acadien de la région, dont Le Chemin du Buttereau et Le vieux chemin du Cap-Rouge, où l’on peut découvrir la fondation d’une vieille école. 

À six minutes de route de Mkwesaqtuk/Cap-Rouge se trouve Le Buttereau, un sentier d’interprétation sur l’histoire des sept familles de l’ancien village acadien. On y trouve encore les vestiges des maisons des cinq dernières familles sur le territoire, avant la création du parc national en 1936. 

«Je pense que c’est vraiment important, surtout considérant qu’on a une communauté acadienne à quelques pas. Donc moi, je suis vraiment contente qu’on a ces trois sentiers-là qui, au moins, soulignent l’histoire, qu’il y avait des Acadiens ici», commente Marilyse Thériault-Comeau. 

«Veut, veut pas, c’était leur terre à eux. Oui, les Mi’kmaq en premier, mais les Acadiens étaient installés au Chemin du Buttereau. Ils ont dû être expulsés, malheureusement. Mais là, c’est notre rôle de, justement, mentionner leur histoire.»

S’il n’y a pas de visites précisément sur l’histoire autochtone et acadienne de la région, les interprètes prennent le temps d’éduquer les visiteurs lorsque l’occasion se présente. Ces derniers se familiarisent notamment avec des concepts de base de la philosophie des Mi’kmaq «pour commencer la discussion».