le Samedi 30 septembre 2023
le Jeudi 6 octobre 2022 7:00 Non classé

Le Faucon maltais : une histoire ancrée dans le mensonge et la manipulation

  PHOTO - Kimberley Farmer (Unsplash)
PHOTO - Kimberley Farmer (Unsplash)
Publié pour la première fois en 1930 sous le titre anglais The Maltese Falcon, puis traduit en français en 1936, Le Faucon maltais a considérablement remodelé le genre du roman policier. L'auteur américain de ce récit, Dashiell Hammett, s'est inspiré des réalités dont il a lui-même été témoin pendant la Grande Dépression.
Le Faucon maltais : une histoire ancrée dans le mensonge et la manipulation
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Le roman met au premier plan Sam Spade, un détective privé, à la recherche d’une statuette bien particulière. Malgré l’incertitude de son destin narratif, une chose est sûre : la création de son personnage a amplement contribué à la naissance d’un nouveau sous-genre, le roman noir.

Le roman nous présente d’emblée le personnage principal, Sam Spade, son associé, Miles Archer et sa secrétaire, Effie Perine. C’est une journée tout à fait ordinaire au bureau, jusqu’à ce qu’ils reçoivent la visite d’une nouvelle cliente nommée Miss Wonderly. Elle leur demande de l’aide pour retrouver sa sœur qui s’est enfuie avec un homme dangereux, Floyd Thursby.

Incapable de résister, Archer accepte d’aider Miss Wonderly et conclut qu’il suivra Thursby en soirée. La beauté, le côté mystérieux et les richesses de Miss Wonderly les ont bien dupés puisqu’elle s’apprête à bouleverser leurs vies. 

Le soir même, Spade reçoit un appel lui annonçant que son associé a été tué. Les choses se compliquent encore plus lorsqu’il apprend que Thursby a également été tué. 

Sam se présente sur la scène du crime en n’affichant quasiment aucune émotion, ce qui lui attire l’attention des policiers. Le détective privé se rend chez Miss Wonderly et celle-ci dévoile que son histoire, de bout en bout, n’était qu’un mensonge. 

En réalité, son nom est Brigid O’Shaughnessy et elle recherche, comme bien d’autres individus dangereux, une statuette noire de grande valeur. Spade pourra-t-il à nouveau se confier à elle et lui prêter main-forte ? Est-il prêt à mettre sa réputation et même sa vie en péril pour retrouver cette statuette précieuse ?

Grâce à sa création du roman noir, Dashiell Hammett a été en mesure d’ouvrir la voie à tant de nouvelles possibilités et de nouveaux horizons au sein du vaste champ littéraire du roman policier. 

S’inspirant directement de sa vie professionnelle comme détective pendant la crise économique, Hammett s’est fixé sur les réalités les plus sombres et les plus vulnérables de la société afin de les transmettre dans ses écrits. Son style cru permet à ses lecteurs d’être immergés dans son univers où tout est corrompu, dysfonctionnel et violent à l’extrême. 

Une autre ligne de force que l’on retrouve dans le roman noir est le destin incertain des enquêteurs. Dans Le Faucon maltais, Archer meurt dès les premières pages et la vie de Spade est continuellement menacée. En tant que lecteurs, nous nous interrogeons souvent sur la probabilité du détective à s’en sortir vivant à la fin. Cela rend non seulement l’histoire plus imprévisible, mais oblige également l’enquêteur à devenir encore plus cruel, cynique et violent. 

Hammett voit dans le roman noir un enquêteur agissant plutôt comme un anti-héros. Égoïste, blasé, insensible et détaché de tout ce qui l’entoure, Sam Spade se situe tout naturellement dans le contexte d’un anti-héros.

Ayant déjà lu quelques romans noirs au cours des dernières années, j’ai eu un immense plaisir à lire celui qui a tout déclenché. Je peux apprécier la façon dont Dashiell Hammett a sculpté le roman noir à partir du roman policier classique, créant un nouveau genre axé sur le criminel et son milieu en crise. Le Faucon maltais a réussi à faire surgir le pire de l’homme et la violence dont il peut faire preuve.