Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Le lancement officiel a eu lieu en personne, le 3 mai, au bureau de Halifax.
Il est inspiré du programme pour les parents du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP), ayant été travaillé, testé et retravaillé sur une période de 10 ans. Il a servi de base afin de développer la version pour les écoles anglophones. La grande différence entre les deux, c’est les livres et les référents utilisés pour concevoir les livrets.
Le nouveau volet comprendra des méthodes adaptées aux besoins des parents anglophones pour stimuler l’apprentissage et faire découvrir à ce nouveau public la culture acadienne et francophone des différentes régions de la Nouvelle-Écosse.
Apie N’Da, coordinatrice provinciale responsable du volet langue seconde, précise que le programme a pour but d’aider les parents à s’engager activement dans l’acquisition du français par leur enfant. «On est au contact des parents et on sait qu’on a un impact dans les familles, dit-elle. Les parents nous le disent tous les jours.»
«On a vu avec nos yeux que ça fonctionne, renchérit Amy Begg, coordinatrice responsable de Je parle français avec mon enfant-CSAP. On a vu ce que les parents ont besoin pour le futur.»
L’expérience à l’école
Jennifer Fougère, chef du département des langues et des sciences humaines de Halifax West High School, du Halifax Regional Centre for Education, mentionne que les Néo-Écossais des écoles anglophones n’ont pas souvent l’occasion de parler français en dehors de la salle de classe.
«Ils ont au maximum, chez nous, à Halifax Ouest, 75 minutes par jour pendant les 10 mois de l’année scolaire», fait-elle remarquer. L’acquisition du vocabulaire, selon elle, requiert «une expérience authentique» à l’extérieur de l’école.
Mme Fougère affirme que les élèves qui ont un soutien à la maison sont plus performants. Ils sont plus à l’aise à lire et à parler et ont une attitude plus positive face à l’apprentissage de la langue.
Elle est d’avis que le programme d’Équipe d’alphabétisation a le potentiel de soutenir des jeunes qui ont pris du retard, à cause de la pandémie. «Un programme comme celui-ci aidera les élèves à avoir cette confiance, je pense, et le plus qu’ils parlent chez eux en français, le plus qu’ils vont vouloir communiquer ensemble dans la salle de classe.»
La période d’inscription sera ouverte à compter de septembre avec un nombre de places limitées pour chaque formateur. «On garde ça intime pour que l’expérience soit bonne, pour qu’ils puissent continuer chaque semaine», explique Shirley Vigneault, directrice générale d’Équipe d’alphabétisation Nouvelle-Écosse.
En 2023-2024, 221 parents du CSAP étaient inscrits au premier volet du programme et plus de 80 l’ont terminé.
Pour les familles engagées
Plus de 50 personnes ont pris part à la célébration du projet d’engagement communautaire Alpha familiale : notre avenir, le 28 avril, à l’École du Carrefour, pour présenter les initiatives des familles participantes.
Depuis le printemps 2023, des familles de la région de Halifax et du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse ont réalisé un projet communautaire pour faire réfléchir aux bienfaits de l’engagement et pour encourager leurs enfants à s’impliquer davantage.
«Ça les promet pour plus tard, qu’ils vont avoir la communauté à cœur», commente la directrice générale. On assure aussi une transmission de l’entraide communautaire, ajoute-t-elle, de génération en génération.
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Le programme tire à sa fin en juin. Pour le moment, le financement n’a pas été renouvelé. Toutefois, il y a un recrutement en cours pour former une dernière cohorte, pour la période de mai et juin.