Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Mme Jacquot est membre de Writer’s Federation of Nova Scotia, l’organisme qui a mis sur pied le Booktoberfest.
L’événement a pour but de mettre en valeur les ouvrages des auteurs membres qui ont publié des livres au cours de la pandémie.
« Pour les gens qui avaient publié pendant la pandémie, mais n’avaient pas pu faire de lancement, c’était l’occasion de le faire tous ensemble », explique l’écrivaine.
Le Booktoberfest a permis à Mme Jacquot de dédicacer les six derniers livres qu’elle a rédigés depuis 2020. Or, elle n’a pu en présenter que cinq, puisque son sixième bouquin est encore chez l’imprimeur.
On est peu de lecteurs. Il y a des gens qui sont intéressés à participer à une lecture, mais ne vont pas acheter le livre parce que c’est trop difficile. »
En français, en Nouvelle-Écosse
Mme Jacquot, native de France, écrit majoritairement ses œuvres en français. Elle affirme qu’il n’est pas toujours évident d’écrire dans sa langue maternelle dans sa province adoptive.
« On est peu de francophones, bien sûr, mentionne-t-elle. On est peu de lecteurs. Il y a des gens qui sont intéressés à participer à une lecture, mais ne vont pas acheter le livre parce que c’est trop difficile. »
Elle fait remarquer que certains Acadiens et francophones n’ont pas toujours eu la chance de suivre des études en français, à cause des politiques de l’époque. « C’est la réalité, ce n’est pas de leur faute », lance l’auteure.
Il y a aussi la question du marché littéraire. Faute d’éditeurs en français et avec peu de libraires francophones, les écrivains doivent faire preuve de débrouillardise.
Lorsqu’elle sort un livre, elle en achète quelques exemplaires pour en avoir sous la main. Elle vend ses bouquins à partir de sa demeure et même du coffre de sa voiture!
Sinon, les consommateurs sont dirigés soit vers les magasins en ligne ou les grands centres francophones, comme Moncton et Montréal.
Elle publie ses livres un peu partout, dont sa trilogie romanesque intitulée L’envol des Jours qui a été publiée chez les Éditions AfricAvenir, au Cameroun.
Cependant, les copies de cette trilogie ne sont pas distribuées au Canada. L’écrivaine doit donc trouver des solutions pour faire distribuer ses œuvres, notamment diriger les lecteurs vers l’entreprise de commerce en ligne Amazon.

Martine Jacquot a eu la chance de présenter deux recueils de poèmes ainsi que des livres qu’elle a rédigés durant la pandémie.
Partager l’amour de la littérature
En tant que membre de Writer’s Federation of Nova Scotia, l’autrice de la vallée d’Annapolis (Grafton) peut rencontrer des jeunes dans les écoles pour discuter de littérature, dans le cadre du programme Writers in the Schools (WITS).
Elle rencontre des élèves dans les écoles francophones, mais surtout des jeunes dans les programmes d’immersion.
Avant le début du Booktoberfest, Mme Jacquot a discuté avec le Courrier de l’un de ses livres les plus récents, Au gré du vent, dont le personnage principal est originaire de Pubnico.
Elle a d’ailleurs eu la chance de présenter cette œuvre, le 12 octobre, à Pubnico lors d’une rencontre organisée par la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse.
L’écrivaine a mentionné qu’elle travaille actuellement sur le deuxième tome de ce roman qui implique notamment de la recherche historique.
Lire dans toutes les langues
L’auteure néo-écossaise a été mise à l’honneur, le 16 octobre, lors d’un salon littéraire multilingue à Washington nommée French & Friends où elle a reçu le prix d’excellence littéraire pour ses deux recueils de poésie, Filigrane et La couleur du désir.
Lors de son voyage dans la capitale américaine, elle a découvert une présence francophone beaucoup plus grande qu’elle ne l’avait imaginé.
Elle a rencontré, entre autres, des Européens et des Caribéens d’expression française ainsi que des auteurs polyglottes célébrant le multilinguisme.
Mme Jacquot insiste sur le fait que cet amour pour la diversité linguistique existe partout, même à Halifax, au Booktoberfest, et qu’il y a « plus de gens qu’on pense qui parlent français ».
L’écrivaine a également présenté sa trilogie L’envol des Jours, le 29 octobre, lors du Salon du Livre du Francofest, à l’École du Carrefour (Dartmouth).