Même si 4 500 kilomètres les séparent des provinces Maritimes, les Bellilois acadiens entretiennent des liens forts avec leurs origines. Après la Déportation, leurs ancêtres qui vivaient à Grand-Pré et à Port-Royal ont été dispersés pour ensuite se retrouver dans des prisons britanniques.
Avec la signature du Traité de Paris, les Acadiens prisonniers ont été rapatriés en France et certains d’entre eux se sont établis à Belle-Île-en-Mer.
Phil Comeau qui s’intéresse à cette communauté vient tout juste de terminer la réalisation du deuxième chapitre de leur histoire. Le court métrage Belle-Île en Acadie a été présenté au Festival international du cinéma francophone en Acadie (FICFA) le 17 novembre.
Ce film relate le parcours d’un groupe de Bellilois aux origines acadiennes qui refont le voyage de leurs ancêtres afin de découvrir les liens qui les unissent avec l’Acadie des provinces Maritimes. Ce sont des Bretons, mais aussi des Acadiens.
« J’ai l’Acadie dans le cœur », souligne une participante du film.
Ceux-ci se rendent en Nouvelle-Écosse où ils découvrent les paysages et les grands espaces qui ont autrefois été habités par leurs ancêtres.
Ce voyage les amène dans des lieux marquants de l’Acadie, des lieux comme Port-Royal (Annapolis Royal) et Grand-Pré.
Quand ils s’arrêtent devant la Croix de la Déportation à Grand-Pré, l’émotion est palpable.
« C’est notre histoire, nos gens qui étaient là », exprime une participante.
C’est un retour aux sources pour les Bellilois qui se sentent en quelque sorte chez eux en arrivant sur les côtes de l’Acadie. Il y a des moments très émouvants dans le film.
Célébrer leur héritage
Le tournage s’est déroulé au mois d’août avant et pendant la tenue du Congrès Mondial Acadien.
Le groupe de Bellilois âgé de 4 à 79 ans s’est donc rendu à l’Île- du-Prince-Édouard pour le début des festivités avant de franchir le détroit de Northumberland pour participer à la fête du 15 août à Dieppe et à d’autres activités dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick telles que les réunions de famille. Ils visitent, entre autres, Memramcook et Cap-Enragé. Ils sont accueillis chaleureusement par leurs cousins acadiens.
Tout au long du documentaire, on ressent cet attachement profond qu’ils ont envers leur héritage acadien.
« L ’attachement que les Acadiens de Belle-Île ont pour l’Acadie, c’est assez spécial. Dans leur tête, ils sont originaires d’ici, ils ne sont pas originaires de la France même si tous les ancêtres des Acadiens viennent de la France. Ils ne disent jamais qu’ils viennent de la France. Ils sont attachés à leur identité acadienne et aussi à leur culture. C’est beau à voir parce qu’ils ont eu des échanges avec plein d’Acadiens », a affirmé en entrevue Phil Comeau.
Belle-Île en Acadie est le premier film acadien à avoir été réalisé par le biais du socio- financement. Le réalisateur a recueilli 40 000 $ de plus de 140 contributeurs qui ont donné des montants allant de 25 $ à 5 000 $. Les dons sont venus de huit provinces canadiennes, de sept États américains et de huit différentes régions de la France.
« Les gens ont répondu et ils ont vraiment voulu que le film se fasse. C’est super touchant. Il y a des gens que je ne connaissais même pas, donc c’était soit des gens qui connaissaient mes films soit qui trouvaient le sujet intéressant. »
Avec des scènes prenantes, le film nous transporte à travers les trois provinces Maritimes, mettant en lumière la beauté des paysages et des grands espaces.
Comme pour le documentaire Belle-Île en mer : île bretonne et acadienne, Phil Comeau entend soumettre son nouveau court métrage à plusieurs festivals et diffuseurs.
Belle-Île-en-Mer : île bretonne et acadienne, qui été diffusé par Radio-Canada et TV5 Monde, a récolté 31 prix et fait partie de 77 sélections officielles.
La première mondiale du film Belle-Île en Acadie a eu lieu au Cinéplex, à Dieppe, le dimanche 17 novembre à 13 h.
Tournée en Nouvelle-Écosse avec Claude Boudreau, de DiasporAcadie :
● le lundi 18 novembre à 18 h 30 au Centre communautaire francophone de Truro, dans la salle la Boîte noire,
● le mardi 19 novembre, à 18 h 30 à la Société acadienne Sainte-Croix à Pomquet,
● le mercredi 20 novembre, à 18 h au Centre communautaire Étoile de l’Acadie à Sydney,
● le jeudi 21 novembre à 14 h à La Picasse à Arichat, salle 147,
● le mardi 26 novembre à 19 h au Conseil communautaire du Grand- Havre (École du Carrefour), salle George-Cottreau à Dartmouth,
● le jeudi 28 novembre à 19 h au Centre communautaire de Par-en-Bas, salle Père-Maurice-LeBlanc à Tusket,
● le vendredi 29 novembre à 13 h 30 à la Pointe-de-l’Église, à la galerie d’art Le Trécarré, au Rendez-vous de la Baie, et
● le dimanche 1er décembre à 14 h au Club des retraités à Chéticamp.