le Vendredi 14 février 2025
le Vendredi 20 Décembre 2024 13:00 Nouvelles

Aider les policiers grâce à un jeu de simulation

La conception de l’un des avatars. 
 — PHOTO : De gracieuseté
La conception de l’un des avatars.
PHOTO : De gracieuseté
Le créateur de Fringe Frang, Chad Comeau, et son équipe de conception travaillent avec le projet ISEDA, Innovative Solutions to Eliminate Domestic Abuse, afin de développer un jeu de simulation pour montrer aux policiers comment mieux mener une entrevue centrée sur la victime.
Aider les policiers grâce à un jeu de simulation
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Chad Comeau, chef d’équipe et concepteur de jeu à la Technical University of Cologne, dans son espace de travail. 

PHOTO : De gracieuseté

Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Un jeu de simulation fait partie de la famille des «jeux sérieux» (serious games en anglais), c’est-à-dire des activités possédant une touche pédagogique, informative, marketing ou idéologique qui demeurent divertissantes pour les utilisateurs. 

Ils sont souvent créés à des fins non commerciales. «Par exemple, notre but principal, c’est de faire du bien dans la société, et ça serait utilisé pour entrainer la police», explique Chad Comeau, chef d’équipe et concepteur de jeu à la Technical University of Cologne. 

«Donc, c’est pas un jeu que tu vas voir sur les étagères dans les magasins. C’est plutôt un jeu appliqué.» 

M. Comeau, ses collègues et leurs assistants travaillent sur le jeu à temps partiel depuis plus d’un an. «On a pu se rendre pas mal loin, mais c’est quand même un jeu assez restreint aussi.»

Le projet est possible grâce à un consortium de 15 partenaires, qui sont experts en la matière, de neuf pays de l’Union européenne et au soutien du programme-cadre de recherche et d’innovation Horizon Europe. «On est vraiment chanceux qu’on ait trouvé les partenaires», commente-t-il. 

Une capture d’écran du jeu de simulation. 

PHOTO : De gracieuseté

Une membre de l’équipe devant un téléphone intelligent et un anneau lumineux DEL, pour développer le jeu de simulation. 

PHOTO : De gracieuseté

L’un des plus gros défis pour M. Comeau et ses collègues était d’écrire des scénarios qui respectaient les consignes déterminées. «On a travaillé avec des partenaires non seulement de la police dans trois pays en Europe, mais aussi [avec] des experts à l’université qui travaillent avec des victimes, et aussi des associations qui travaillent directement avec des victimes», explique le chef d’équipe. 

Il fallait également s’assurer que le scénario fictif et le langage utilisé pour le rédiger, en plus des informations du formulaire d’évaluation des risques, soient à la hauteur des normes, tout en maintenant une approche centrée sur la victime, «donc conduire l’entrevue de façon plus empathique». 

Le jeu est disponible en anglais, en espagnol, en grec et en russe. L’on peut choisir l’un des trois avatars pour effectuer l’entrevue, dans la langue de son choix. 

L’utilisateur voit apparaitre des questions, certaines «meilleures» que d’autres. Trop de mauvaises sélections influencent le niveau de confiance et d’impatience de la victime envers l’intervieweur, ce qui peut mener à un entretien plus court. 

«C’est important pour le training, right? Si que la police a juste des bonnes options, on peut pas tester, voir s’ils diraient des choses qui sont peut-être un peu biaisées […] donc, c’est important de mettre des pièges», précise-t-il. 

En travaillant avec la police en Catalan, en Bulgarie et en Grèce, trois scénarios ont été réalisés, chacun avec ses particularités. «Donc, si qu’on parle à un des personnages dans différentes langues, la vibe est totalement différente, précise le chef d’équipe, parce que c’est une différente approche.» 

Chad Comeau et ses collègues au travail. 

PHOTO : De gracieuseté

L’équipe de conception souhaite que le jeu complète la formation traditionnelle des policiers débutants, mais qu’il serve également d’outil pour les victimes de violence conjugale. Par exemple, des liens sont disponibles pour obtenir de l’information et des ressources pour les victimes, selon le pays de l’utilisateur. 

«C’est un bon sentiment de pouvoir utiliser mes compétences pour faire quelque chose qui a une valeur dans la société, plus que juste un jeu de divertissement, dit-il. Il n’y a rien de mal avec ça, mais c’est quand même bien de tackler des choses importantes au quotidien.»

Maintenant que le projet tire à sa fin, l’on pense à l’avenir du jeu. «Avec la technologie qu’on a développée, on peut amener ça dans plusieurs contextes, comme des gens qui travaillent avec des enfants ou des travailleurs sociaux qui font face à des thématiques similaires.» 

Le jeu vidéo cible, dans un premier temps, les membres de l’Union européenne, mais M. Comeau rappelle qu’il sera également dans le domaine public. «Donc, yeah, si je retournais à Clare, je pourrais reprendre le projet pis avoir des financements, pis faire une version pour la GRC», mentionne-t-il, à titre d’exemple. 

Des tests du jeu de simulation seront effectués en 2025 avec autour de 600 policiers en Europe. 

Pour détecter les mouvements des avatars, l’on porte une combinaison de capture de mouvements. 

PHOTO : De gracieuseté

Jean-Philippe Giroux - Rédacteur en chef - Généraliste

Rédacteur en chef - Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

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