Louise est devenue personne aidante pour son mari, souffrant d’une maladie neuro-dégénérative reliée à la démence, quand il était en soins palliatifs à la maison, pendant les deux dernières années de sa vie. Faisant partie de sa nature d’aider ceux qui en ont besoin, Louise s’occupait de son mari à tous les jours, de l’emmener à la salle de bain pour tous ses soins personnels à des petits gestes comme s’assurer que son verre d’eau ne tombe pas à terre.
« Personne ne devrait se sentir obligé (d’être une personne aidante), sinon ceci devient un fardeau pour les deux personnes concernées. »
Être une personne aidante est un emploi à temps plein, qui prend toutes les heures de la journée. Avoir tellement de choses à faire en plus d’essayer de vivre sa propre vie est difficile. Louise recevait de l’aide du VON deux fois par semaine, pour une période de six heures. Dans ces moments de tranquillité, pendant les six heures que les auxiliaires passaient avec son mari, elle prenait soin d’elle-même en allant s’isoler à la bibliothèque municipale pour écrire et allait parfois déjeuner au restaurant avec des amies.
Dans les années avant le décès de son mari, Louise et lui continuaient d’aider les autres malgré sa maladie. Ensemble, ils accueillaient des gens à la maison pour parler de spiritualité et de médecine alternative, comme le Tong Ren et l’EFT, où son mari aimait beaucoup l’aider avec les démonstrations. Peu de temps après son décès Louise a eu un moment de dépression profonde, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti. Un bon jour, elle a remarqué de longs poils sur ses jambes, et pour elle, c’était tout ce qu’elle avait de besoin pour se lever, aller chez la coiffeuse et reprendre sa vie dans ses propres mains, dans la joie de vivre.
Grâce à sa vie comblée avec son travail comme personne aidante et le soutien qu’elle recevait et reçoit encore de la part de sa famille et de sa communauté, Louise est bien contente, satisfaite, et ne s’est jamais sentie isolée. Même si elle a eu des moments d’impatience et de colère pendant son temps comme personne aidante, si on lui donnait l’opportunité de revenir dans le temps et de tout refaire, elle dirait oui sans hésitation.
Elle aimerait vous laisser, chères lectrices, avec ces derniers mots :
« N’oubliez jamais le pouvoir de la compassion humaine que nous avons toutes à l’intérieur, comme un petit enfant qui n’hésite pas à aider les autres. »
Ce texte est publié dans le cadre d’une série d’entrevues réalisées avec des personnes aidantes tout à travers la Nouvelle-Écosse, par des jeunes femmes, pour la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse (FFANE). Ces entrevues font partie du projet Briser l’isolement des personnes aidantes acadiennes et francophones de la N-É, financé en partie par le Gouvernement du Canada par le biais du Programme de partenariats pour le développement social.