Contrairement à la majorité de la population canadienne, les Néo-Écossais ont bénéficié d’une autonomie notable pendant la fin de semaine de l’Action de grâce. Chéticamp bouillonnait d’activité comme si c’était l’été 2019. Les rues étaient remplies de voitures (avec des plaques des provinces de l’Atlantique), tandis que nos sentiers et le parc national accueillaient des lignées de visiteurs. Le sentier communautaire de la Mine de Plâtre a vu un stationnement à capacité et une file de voitures qui s’étalait sur presque un kilomètre au bord du chemin. Le stationnement pour le célèbre sentier Skyline au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton était aussi plein malgré des périodes de pluie et du vent considérable. Tout ça, pendant une fin de semaine où l’on verrait traditionnellement des milliers de touristes européens qui viennent pour le festival international Celtic Colours. En raison de la pandémie, cette année on participe à un festival virtuel.
C’est à souhaiter que nos entrepreneurs aient eux aussi bénéficié des visiteurs qui frôlaient la côte ouest du Cap-Breton. On sait qu’ils continuent à faire face à des défis. Au mois de juin, certains hôtels ont vécu une chute énorme dans leurs réservations ne comptant que 3 % des visites comparativement aux années précédentes. D’autres n’ont même pas ouvert les portes. Les restaurants et les bars, comme partout, ont dû s’adapter aux nouvelles normes et diminuer leur capacité d’accueil. En plus des incertitudes financières engendrées par cette période historique, c’était assurément un grand travail pour tous les travaillants du secteur.
La pandémie continuera à emporter des changements positifs et négatifs, et certains plus assurés que les autres. Selon Glenna Arsenault, agente immobilière, depuis le mois de mars le nombre de maisons vendues dans la région de Chéticamp-St-Joseph-du-Moine a doublé comparativement à l’année dernière. La majorité des propriétés ont aussi été achetées par des gens du coin ce qui n’était pas le cas en 2019. Qu’est-ce qui sera l’impact à la longue? L’influx des visiteurs provenant de l’Atlantique aura des impacts sur notre secteur touristique. Beaucoup des visiteurs n’ont jamais vu leur propre coin du pays. On perçoit un sentiment d’appartenance et de fierté qui nait de leurs explorations. La preuve? Les gens de Live Life in Tents, de la région de Margaree, lancent une initiative pour ramasser les déchets de nos endroits touristiques les plus adorés (et utilisés) de la côte ouest de l’île.
Chéticamp peut être fier du travail de notre secteur tertiaire. On était la première communauté au Cap-Breton qui s’est adapté pour remettre des musiciens sur l’estrade. On pouvait sortir de la maison pour manger, écouter au violon plusieurs fois par semaine, ou avoir accès à nos services hospitaliers grâce au professionnalisme des gens qui travaillent dans notre communauté, et partout en Nouvelle-Écosse.
Les effets potentiels sur la santé des Néo-Écossais demeurent quand même inquiétants. On a qu’à regarder à nos compatriotes à l’ouest pour voir ce qui est possible. Plein de gens dans notre communauté ont de la famille à l’extérieur ou ont été touchés par les nouveaux règlements. Il ne faut surtout pas croire qu’on est exclus de la réalité de cette pandémie juste parce qu’on peut écouter au violon en public. Il faut continuer d’être vigilant, de s’adapter, et de se supporter. Ça ne garantira pas rien, mais ça pourrait nous unir. Toutefois, pendant la fin de semaine de l’Action de grâce, il y avait une abondance de raisons d’être reconnaissant à Chéticamp.