le Jeudi 19 septembre 2024
le Vendredi 15 Décembre 2023 11:00 Chroniques

Les nombreuses raisons de dire « temps des fêtes »

Dans la culture mexicaine, on casse des piñatas durant le temps des fêtes !  — PHOTO : Facebook - MexiBrit
Dans la culture mexicaine, on casse des piñatas durant le temps des fêtes !
PHOTO : Facebook - MexiBrit
C'est le plus beau moment de l'année, certains diraient. Traditionnellement une fête religieuse, Noël est aujourd’hui une expérience culturelle, qui se manifeste de différentes façons, selon nos origines. Depuis quelques années, on se dit plutôt « joyeuses fêtes » au lieu de « joyeux Noël », et pour de bonnes raisons.
Les nombreuses raisons de dire « temps des fêtes »
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Des pysanky de Noël. 

PHOTO : Tim Mossholder - Unsplash

Panier de pommes en guise de cadeau en Chine, échange de livres et lecture le matin de Noël en Islande, piñata et tamales au Mexique pour célébrer, patins à roulettes chaussés pour se rendre à la messe au Venezuela, Lobster Trap Trees allumés en Nouvelle-Écosse… Même quand on parle de Noël, ce n’est pas pareil, d’un continent à l’autre. 

En faisant de la recherche sur les différentes traditions du temps des fêtes, j’étais épaté de découvrir que le père Noël se déplace dans beaucoup moins de pays que je le croyais ! Dans les cultures russophones par exemple, on admire plutôt Ded Moroz, l’équivalent du Bonhomme Janvier, et comme le père Noël, il dépose ses cadeaux… autour du jour de l’An. 

Se fiant au calendrier julien, 12 % des chrétiens de la planète Terre fêtent le Noël orthodoxe, qui tombe le 7 janvier, pas le 25 ! D’ailleurs, saviez-vous que le président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, a signé une loi cette année afin de déplacer Noël au 25 décembre, et ce, dans le but d’abandonner l’héritage russe du pays ? 

En parlant de l’Ukraine, vous êtes probablement familier avec les pysanky, ces beaux œufs, décorés de motifs multicolores, offerts traditionnellement durant le temps de Pâques, et maintenant pendant la période de Noël. Les Ukrainiens, comme ses nombreux voisins de l’Europe de l’Est, sont aussi connus pour leur Souper des douze plats, représentant chacun des mois de l’année ainsi que les 12 apôtres. 

Divali, une célébration de fin d’année hindoue, est un moment d’échange en famille. 

PHOTO : Yan Krukau - Pexels

Aux Pays-Bas, on place des souliers et des bottes près du foyer. Sinterklaas, personnage inspiré de Saint-Nicolas, vient les remplir de petites surprises. Avant de remplir les souliers, il en retire les carottes que les enfants ont laissées pour Amerigo, un cheval blanc qui voyage avec Sinterklaas, de demeure en demeure. 

Le temps des fêtes comprend également des célébrations liées à celles de Noël, dont la Sainte-Lucie. Le 13 décembre, on demande à la fille la plus vieille de la famille de porter une robe blanche et une couronne faite de brindilles et de neuf bougies pour cette fête scandinave, qui marque le début de la saison de Noël. 

Le mois de décembre est très important pour les populations juives afin de célébrer Hanoucca, communément appelé la fête des Lumières. Du 7 au 15 décembre cette année, les juifs soulignent la victoire de Judas Maccabée contre l’Empire grec d’Antiochos IV, en allumant une bougie de la ménorah par jour. 

Et que font les autres groupes religieux durant cette période ? Bien que nombre de musulmans ne se livrent pas aux festivités, plusieurs en profitent, comme les autres, pour passer du temps de qualité avec leur famille et leurs amis. Les moments forts de l’année pour les pratiquants de l’Islam sont le 10 au 12 avril lors du Eid al-Fitr, la célébration marquant la fin du ramadan, et la fête du Sacrifice (Eid al-Adha) en juin. Décembre, c’est tout simplement décembre ! 

Pour les hindous, la fin de l’année peut être un peu compliquée. Divali, Diwali ou Deepavali, aussi nommé la fête des Lumières, est l’équivalent hindou de Noël. En octobre ou en novembre, les pratiquants s’habillent en tenues colorées et se rassemblent afin d’échanger des friandises et des cadeaux. Noël peut donc être perçu par certains hindous comme un prolongement de leur période de célébration. 

Les Premières Nations en profitent pour fêter en famille avec des danses traditionnelles et des pow-wow. Un moment important du mois, c’est le solstice d’hiver, le 21 décembre de chaque année, et les quatre jours qui suivent. Comme au Japon, en Suède et en Iran, les premiers peuples de l’Île de la Tortue en profitent pour se rassembler joyeusement lors de la « période de renaissance du soleil ». 

Bref, le temps des fêtes, c’est loin d’être une seule chose. Avec une société canadienne qui devient de plus en plus multiculturelle et diversifiée, il faut ne pas oublier que la fin de l’année est vécue différemment dans chaque maison. Alors, la prochaine fois que vous allez lâcher un « joyeuses fêtes », n’hésitez pas à demander à votre interlocuteur ce qu’il célèbre !