Né à Saulnierville, le 21 octobre 1920, Père Léger Comeau est indubitablement l’une des plus grandes personnalités qui ont marqué de façon ineffaçable l’histoire de l’Acadie.
Le Courrier présente un retour sur la vie de cette icône qui est toujours considéré comme un modèle du nationalisme acadien.
Ses études
Léger Comeau a obtenu un baccalauréat ès arts en 1940 au Collège Sainte-Anne, ci-devant Université Sainte-Anne (USA). Après cette période d’études, il a laissé la Nouvelle-Écosse et s’est rendu au Québec, où il a étudié la théologie. Il est ordonné prêtre au Québec.
Entre 1947 et 1948, le natif de Saulnierville a poursuivi ses études en théologie à Rome. Par la suite, il est retourné au Canada, précisément à l’Université de Montréal, où il a obtenu un baccalauréat en philosophie en 1952.
Ses parcours professionnels
Après ses études, Père Léger Comeau a commencé une carrière en enseignement à l’Externat classique Saint-Jean-Eudes à Limoilou, au Québec. Ensuite, il est allé travailler au Nouveau-Brunswick, précisément au Collège Saint-Louis à Edmundston et au Collège de Bathurst. Entre 1958 et 1964, il a été maitre des novices au Séminaire des pères eudistes de Charlesbourg.
Père Léger Comeau a aussi été recteur du Séminaire Saint-Cœur-Marie d’Halifax entre 1964 et 1970. Puis, il est devenu directeur de l’éducation permanente et vice-recteur aux affaires externes de l’USA en 1973. Il a pris sa retraite à Sainte-Anne en 1994. Après cette retraite académique, il a continué son ministère à la paroisse de Saint-Bernard et de Concessions jusqu’à ce qu’il ait cassé sa pipe en 1996.
Grand défenseur de la langue française, Père Léger Comeau a été non seulement président fondateur du Club français à Halifax, de 1965 à 1967, mais aussi membre du comité de direction de l’Association canadienne des éducateurs de langue française. Il a été président de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) en 1967. Il a également été président de la Société nationale des Acadiens, ancien nom de la Société Nationale de l’Acadie (SNA), pendant 10 ans, soit entre 1978 et 1988.
Mis à part tous ces chapeaux, Père Léger Comeau était auteur. Parmi ses publications, on peut citer Manuel de chants et de prière (1958), rédigée conjointement avec Michel Savard, puis Discours d’un Acadien (1988) et Miettes de pain pour l’âme (1992).
La Galerie-Père-Léger-Comeau de l’Université Sainte-Anne.
Pluie d’hommages
Avant sa mort, les hommages rendus à cette grande personnalité de l’Acadie pleuvaient. D’ailleurs, la Médaille Léger-Comeau, qui est la plus haute distinction offerte par la SNA, a été décernée pour la première fois en 1985. C’est une médaille qui est remise chaque année à des personnalités, comme Léger Comeau, qui valorise le peuple acadien à travers leurs œuvres. L’USA a une grande galerie des expositions d’artistes amateurs et professionnels, portant le nom de Galerie Père-Léger-Comeau.
Le 19 avril, le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Arthur J. LeBlanc, a dévoilé la peinture du Père Léger Comeau, en compagnie de nombreuses personnalités de la province. Le 22 octobre, la FANE a décerné le certificat de mérite Léger-Comeau à Glenda Doucet-Boudreau qui travaille assidument dans le développement communautaire.
Outre ces prix, Père Léger Comeau était chevalier de l’Ordre des Palmes académiques du ministre de l’Éducation de France en 1980. Dans la même année, il a été membre de l’Ordre des francophones d’Amérique du gouvernement du Québec.
Il est le premier Acadien ayant reçu le titre d’officier de la Légion d’honneur. Ce prix lui a été remis en 1988 par le président de la France d’alors, François Mitterrand.
Plusieurs universités du Canada ont honoré Père Léger Comeau, dont l’Université de Moncton et l’Université Saint-Francis-Xavier qui lui ont remis un doctorat honorifique respectivement en 1990 et 1993.
Aujourd’hui, Père Léger Comeau est encore vivant. D’ailleurs, dans le Centre acadien de l’USA, il y a le fonds Léger Comeau qui contient 87 photographies, trois dessins, sept cassettes sonores, une vidéocassette sonore, 29 médailles, 20 plaques, quatre épinglettes, trois épitoges et deux bannières et des tonnes de documents.
