L’offre du donateur anonyme était de couvrir les coûts de 10 millions de dollars nécessaires pour les rénovations ainsi que les autres fonds afin de créer un fonds de fiducie pour le maintien par la suite. C’était à condition que l’édifice demeure une église catholique. 

En septembre dernier, l’évêque Brian Dunn a envoyé un suivi de ses courriels au bienfaiteur afin de connaître ses intentions, puisqu’aucun appel d’offres n’avait été fait pour débuter des rénovations à l’édifice. Il a proposé une date limite pour répondre, toujours sans résultat.

Dans le doute sur la sincérité du bienfaiteur et en estimant que le projet soit tombé à l’eau, l’archidiocèse a donc communiqué avec une agence locale d’immeubles pour mettre l’édifice en vente au public. Un agent a communiqué avec André Valotaire, gardien de l’édifice, pour découvrir la valeur de l’église et de son contenu en vue de la vendre.

Dans un premier appel d’offres au printemps dernier, le diocèse avait reçu quatre offres, dont trois pour démolir l’édifice et un pour les rénovations, qui n’auront évidemment pas lieu.

Aurea Sadi, agente des communications pour l’archidiocèse, a indiqué dans ses communications que l’archidiocèse avait cru dans la bonne foi du donateur. L’évêque Dunn a même fait une tournée de la nouvelle paroisse Notre-Dame-d’Acadie, en avril dernier, pour expliquer que l’église Sainte-Marie, une fois rénovée, deviendrait la seule église dans la paroisse qui couvre toute la municipalité de Clare.

Les églises actuelles de Sacré-Cœur à Saulnierville, de Stella-Maris à Meteghan et de Saint-Alphonse à Saint-Alphonse allaient donc cesser leurs opérations, selon l’évêque, au bénéfice de l’église Sainte-Marie de la Pointe-de-l’Église. Qu’en arrivera-t-il maintenant ?

« Toutes les parties impliquées sont surprises par le manque de réponse du donateur original, puisque nous avions compris que l’offre et les conversations avaient eu lieu en bonne foi. Durant le mois d’août, les responsables de la paroisse ainsi que l’évêque Dunn ont tenté de communiquer avec le donateur, mais n’ont reçu aucune réponse de sa part », explique Aurea Sadi. 

« On doit maintenant reconsidérer les options et offres pour l’édifice de l’église. Plusieurs mois passés, avant de recevoir l’offre d’un don, on parlait de mettre l’édifice en vente. Cette option est considérée de nouveau. Les responsables de la paroisse continuent les conversations avec l’évêque et son personnel », a noté l’agente. 

L’église Sainte-Marie comprend un musée important pour la communauté contenant des articles religieux et historiques appartenant aux paroissiens et au diocèse. Le Comité du musée doit donc maintenant s’occuper des articles qui étaient en exposition et qui demeurent en place. 

Il y a déjà eu un vol dans l’édifice de l’église en septembre 2022 alors que des articles d’une valeur d’environ 15 000 $ ont été volés. L’édifice a depuis été sécurisé davantage.   

Il reste quelques détails à régler avant la mise en vente. L’église n’a pas encore été désacralisée. Selon Pierre Comeau, président actuel de la Société édifice Sainte-Marie de la Pointe (Société qui a œuvré pendant au moins 10 ans envers la préservation de l’édifice), il n’y a pas eu d’annonces encore de la part du diocèse au sujet d’une vente de l’édifice. 

La plus grande église en bois construite en Amérique du Nord, âgée de 118 ans, montre depuis quelques années son âge par les fuites à la couverture et aux fenêtres et sa condition générale. On estime toujours à environ 10 millions de dollars les coûts des rénovations intérieures et extérieures. 

« La population locale désire toujours conserver l’édifice, qui demeure un monument à la persévérance et à la foi du peuple acadien local, estime Pierre Comeau. Nous sommes extrêmement déçus par ce donateur. On comprend que le diocèse va demander des offres pour son avenir, mais rien ne s’améliore. Nous avons largement travaillé pour la préservation et nous ne comprenons pas pourquoi le donateur ait disparu. Tout notre travail a abouti à pas grand-chose. »