Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl

Datant de 1961, les difficultés que présente le vieil édifice interpellent non seulement l’administration de l’école, mais aussi les parents d’élèves. 

Étant une école communautaire, Pubnico-Ouest est aussi un lieu d’activités récréatives et culturelles. Par conséquent, la nécessité d’un nouveau bâtiment est approuvée par plusieurs personnes dans la communauté.

Le Courrier a essayé d’avoir des commentaires de la part du gouvernement provincial de même que le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) sur le sujet, sans réponse de leur part. 

En état inadéquat 

Pour Réal Boudreau, porte-parole du comité d’action communautaire, l’âge du bâtiment est un fait et ses 61 ans sont reflétés sur les infrastructures. Par exemple, l’unique entrée de l’école est un bouchon pendant les heures d’ouverture et de fermeture, car il est utilisé par le personnel et les parents d’élèves qui entrent dans l’établissement en voiture, de même que l’autobus. 

Aussi, les calorifères sont très poussiéreux et les grilles sont cassées, ce qui met en danger les élèves, dit M. Boudreau. 

Il ajoute que l’accessibilité à mobilité réduite n’est pas au point. La rampe n’est pas à l’entrée principale de l’école, donc les enfants en situation de handicap ne peuvent pas participer pleinement aux jeux et aux activités, car le terrain est accidenté.

« Il n’y a pas beaucoup de prises [électriques] ! » dit-il. Pour charger les ordinateurs, l’école utilise des extensions qui ressemblent à des pieuvres. « L’édifice manque de ventilation », donne-t-il comme autre exemple. Ce manque fait que la moisissure s’installe à certains endroits.

Pour continuer, pendant les grands froids d’hiver, chauffer est une difficulté. Et comme l’édifice est vieux, « on a trouvé dans les murs de certains coins des herbes à outardes », raconte M. Boudreau. 

Ce dernier avance aussi qu’il y a des sections de l’école qui sont chauffées, mais d’autres demeurent aux alentours de 5 à 10 degrés. Ainsi, les élèves et le personnel de l’école ne peuvent pas utiliser ces salles.

Bien plus, M. Boudreau précise que l’école possède un système d’alarme à feu qui n’est pas connecté aux institutions de secours. Alors, en cas d’urgence, il faut absolument appeler 911, même lorsque l’on déclenche le système d’alarme.

Mauvais pour le français

Tous ces obstacles engendrent des conséquences sur le recrutement et la rétention des élèves. C’est dans cette mesure que M. Boudreau souligne que « certains parents préfèrent alors inscrire leurs enfants dans l’école anglaise qui offre l’immersion en français et qui est à 10 minutes de Pubnico-Ouest. 

Il renchérit que « c’est une école neuve, moderne et accommodante pour les personnes à mobilité réduite, ce qui provoque l’assimilation ». 

Pour M. Boudreau, ces défis nuisent à la sauvegarde de la langue française. « C’est mal servir notre communauté, qui est la plus vieille communauté acadienne en Nouvelle-Écosse. »

Le projet de construction d’un nouveau bâtiment figure sur la liste des priorités du CSAP, plus précisément en troisième place, dit  M. Boudreau. « Maintenant, la balle est dans la cour du ministère de l’Éducation [pour] trouver les moyens financiers. »

Il espère que le gouvernement prendra connaissance de la situation actuelle et annoncera un financement pour le remplacement du bâtiment de l’École Pubnico-Ouest.