le Mercredi 18 septembre 2024
le Vendredi 1 Décembre 2023 12:00 Rubrique - Nous avons lu pour vous

La mariée était en noir : un plat qui se mange froid

Le roman La mariée était en noir de William Irish, le roi du suspense, met le lecteur dans une angoisse si forte et excite tant sa curiosité que nous ne pouvons pas, une seule seconde, détacher nos yeux de notre lecture.
La mariée était en noir : un plat qui se mange froid
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Les romans policiers sont des œuvres articulées autour d’intrigues porteuses d’actions, et de suspenses orientés sur différentes sphères. Par exemple, le roman policier classique centralise l’intrigue sur le crime et l’enquêteur, le roman policier psychologique met en exergue les motivations qui poussent une personne à commettre un crime, le roman noir s’intéresse aux dimensions sociales du crime et le roman policier à suspense se caractérise par l’angoisse que le lecteur éprouve envers la victime avant sa mort. 

Le roman de William Irish est l’histoire d’une mystérieuse femme qui commet des meurtres. L’enquêteur ne trouve aucune preuve de l’identité de cette femme. Elle disparait aussi rapidement qu’elle apparaît et ne laisse également aucune trace de son passage. 

Les collègues de l’enquêteur ne voient pas de ressemblance entre les meurtres, pourtant l’inspecteur Wanger mettrait sa main à couper que la femme tant recherchée est responsable de tous ces meurtres inhabituels. 

Cette femme, véritable caméléon, change d’apparence continuellement, ce qui ralentit le travail de la police, et elle commet son crime avant même que la victime ne se doute du danger. 

Les victimes sont toutes dans l’impuissance et ne peuvent se fier qu’à l’inspecteur Wanger pour leur rendre justice. L’histoire de cette mystérieuse femme se termine de manière si inattendue qu’elle produirait une crise cardiaque au lecteur. Au final, nous en venons à nous demander si elle terminera son travail…

PHOTO : wikipedia.org

Le roman policier est un genre tellement vaste qui me surprend à chacune de mes lectures. Le roman de notre écrivain est un parfait mélange entre le désir de connaitre les motivations de notre criminelle et l’attente angoissée du danger qui tourne autour des victimes. 

Les personnages de l’histoire sont dans une constante menace mortelle alors qu’ils ne s’y attendent pas, ce qui augmente le suspense pour le lecteur. Celui-ci ne veut que pouvoir connaitre le moment où le crime aura lieu. 

La lecture de ce roman nous pousse à nous remettre en question sur un sujet bien particulier : la vengeance. Nous en venons à nous demander si notre envie de nous rendre justice nous-mêmes en vaut vraiment la peine en fin de compte. Même après avoir assouvi notre soif de vengeance, nous nous retrouvons à la même position que la personne contre laquelle nous éprouvons une si grande colère. 

De plus, la division des chapitres nous permet de remarquer le peu d’importance que la criminelle accordait à la discrétion. Au début, elle ne donnait aucune information sur elle alors qu’à la fin, elle se crée une nouvelle personnalité. Nous pouvons en déduire que la jeune femme ne craignait plus pour son arrestation, car son objectif final était presque atteint. 

Le travail de l’enquêteur a également changé au fil des chapitres. Il a rapidement abandonné l’investigation classique pour ajuster constamment sa méthode au mode opératoire auquel il fait face afin de rivaliser avec l’intelligence de la meurtrière.

La mariée était en noir est un roman où l’auteur maîtrise à merveille l’intrigue et manie de manière exceptionnelle le suspense pour lequel le lecteur n’éprouvera que des émotions reliées à la peur et à l’angoisse envers les personnages.