Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
La présentation du conférencier invité fait partie de la tournée Courage to Stand Up de Journée rose internationale, une initiative pour lutter contre la discrimination envers les membres de la communauté 2SLGBTQIA+. Cette visite a été financée par l’ambassade des États-Unis.
M. Boyce a pris la parole afin de partager avec la foule « les histoires du moment le plus important de l’histoire queer et trans en Amérique du Nord ».
L’activiste a relaté, de son point de vue, les événements de l’été 1969, un événement déclencheur qui a changé le mouvement de libération gai et la lutte du vingtième siècle pour les droits 2SLGBTQIA+ au Canada et aux États-Unis.
La participation à cet événement a dépassé les attentes de Alden Mathieu, président de l’Association Southwest Nova Pride. « D’après ce que j’ai pu constater, tout le monde a pris plaisir à s’asseoir sur le bord de son siège pour écouter les histoires », affirme-t-il.
L’événement était gratuit et ouvert au grand public. Toutefois, Southwest Nova Pride a accepté des dons qui serviront à soutenir le travail de l’association dans la région du sud-ouest.
Pour ne pas oublier
Martin Boyce décrit l’époque dans laquelle il a grandi à New York, dans les années 50 et 60. Il parle notamment de la relation tumultueuse entre les policiers et les résidents gays et trans. Ces dernières vivaient des vies secrètes avec très peu de milieux qui lui étaient propres pour se regrouper.
Et la relation n’était pas plus facile au sein de la communauté. Selon M. Boyce, les gens « ne s’aimaient pas » et les différents groupes se méprisaient l’un l’autre.
Mais dans le bar du Stonewall Inn, l’un des seuls espaces de rassemblement pour les personnes LGBT de cette ville, ils ont dû s’entendre et apprendre à se tolérer mutuellement.
Le 28 juin 1969, après des années de tensions entre eux et la police, ils se sont défendus. La tension était palpable, dit le militant, et les gens présents ne voulaient qu’une chose : la liberté, du moins pour une nuit.
Il insiste sur le fait que Stonewall n’avait rien à voir avec la libération. C’était une question de désespoir. L’émeute était un choc, raconte-t-il, et un moment éprouvant pour ceux qui l’ont combattu. « C’était désespéré et c’était nécessaire. »
À la suite de cette émeute, quelques membres ont organisé le premier défilé de la fierté. Ils étaient peu nombreux, mentionne M. Boyce, mais au fur et à mesure, des personnes dans la rue ont décidé de se joindre à la marche.
Questionné sur ce que la communauté 2SLGBTQIA+ peut faire pour s’opposer à la transphobie et l’homophobie, l’activiste précise qu’il ne faut pas perdre espoir, car l’histoire se répète, pour le meilleur et pour le pire, et que la bataille est éternelle. « L’un des problèmes est que nous devons vivre dans cette situation de réaction, car nous devons d’abord voir ce qu’ils veulent faire, lance-t-il. C’est une position assez difficile. »
Il ajoute que lorsqu’il était jeune, il y avait moins d’occasions pour s’éduquer sur la réalité queer. Ce sont les personnes âgées dans la communauté qui transmettaient l’information. Aujourd’hui, il constate que les nouvelles générations ont beaucoup plus de ressources, grâce à Internet, pour se défendre.
La présence queer dans le sud-ouest
Le président de l’Association Southwest Nova Pride est en discussion avec Journée rose internationale afin de préparer une autre conférence l’année prochaine avec un invité.
Les préparatifs sont en cours pour le festival de la fierté 2023. Au cours des deux prochains mois, il y aura, entre-autres, un événement karaoké, une activité avec un jeu-questionnaire (trivia) et un spectacle de drag avec des artistes originaires de la région.
De plus, un défilé de la fierté aura lieu au centre-ville de Yarmouth, suivi d’une foire avec des vendeurs et des artistes de scène qui sera organisée au parc Coronation.