Intitulé Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie, ce court documentaire est le projet dont Natalie est la plus fière, car il raconte l’histoire méconnue des musiciens de sa communauté acadienne de Clare.
Elle espère ainsi que son film sera un outil de sensibilisation des jeunes acadiens à l’évolution de leur musique à Clare.
Du reste, son souci de préserver le patrimoine local et acadien lui a valu d’être choisie par Francopresse comme l’une des 10 personnalités influentes de la Francophonie canadienne en 2023. Une récompense amplement méritée…
Natalie est actuellement directrice générale de la Société acadienne de Clare et vice-présidente (et ancienne présidente) de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse, représentante de la région sud-ouest.
Elle est aussi étudiante à la maitrise en cultures et espaces francophones à l’Université Sainte-Anne, très focalisée sur l’engagement communautaire. De ce fait, elle occupe une position idéale pour encourager la communauté acadienne et francophone de Clare à s’épanouir dans sa culture et sa langue.
Pourtant, Natalie voit encore plus grand. Elle s’interroge beaucoup sur ce qui a forgé l’identité collective de sa communauté et cherche à faire revivre l’histoire et les traditions locales oubliées.
Son documentaire sur l’histoire des musiciens de Clare et l’important travail préalable de transcription et d’archivage de leurs œuvres qu’elle a soutenu en sont une parfaite illustration. Bien sûr, Natalie porte d’autres projets tout aussi passionnants…
Et si on entrait dans la danse? Natalie rêvait de faire renaitre les danses traditionnelles «câllées», c’est-à-dire guidées par un meneur de danse ou «câlleur» (de l’anglais call), autrefois très populaires à la Baie Sainte-Marie, mais qui avaient presque disparu.
Après une intense période de familiarisation avec ces danses au Québec et au Cap-Breton, Natalie a reconstitué, en s’aidant du souvenir des anciens, le Réel à huit ou French Eight (danse à quatre couples), propre à la Baie Sainte-Marie.
Aujourd’hui, Natalie organise un atelier mensuel de danse câllée, avec plusieurs danses au répertoire, très apprécié des jeunes et des anciens comme moment de convivialité et de bienêtre, où ils concourent ensemble au lien social.
Et la Francophonie dans tout cela? Bien que Clare soit la seule municipalité de la province à offrir ses services en français et en anglais, l’affichage, notamment privé, est encore trop unilingue anglophone. Natalie en a bien conscience et s’efforce de donner aux jeunes acadiens le gout de s’impliquer dans la vie communautaire et de se familiariser avec les rouages du gouvernement provincial.
C’est ainsi qu’elle a encouragé quatre élèves de la classe de civisme de l’École secondaire de Clare à obtenir, grâce à leur ténacité, une modification de la signalisation routière. Ce projet exemplaire est révélateur de l’engagement de Natalie auprès des jeunes.
Dans ses actions résolues pour défendre la langue française, redonner vie aux danses traditionnelles ou préserver l’identité musicale de Clare, Natalie accorde une place primordiale à la transmission entre les générations.
C’est peut-être ce qui caractérise le plus cette infatigable défenseure de la langue et de la culture acadiennes.