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le Jeudi 6 juillet 2023 9:00 Actualités nationales

Se droguer pour réussir à l’université

  PHOTO - Ksenia Yakovleva - Unsplash
PHOTO - Ksenia Yakovleva - Unsplash
Selon des chercheurs, nombreux sont des étudiants à l’université qui consomment différents produits psychoactifs afin d’avoir une meilleure performance. Les études américaines ont révélé que la consommation des produits stimulants à des fins d’amélioration de la performance concernerait 1,5 % à 35 % des étudiants aux États-Unis, et c’est aussi une pratique fréquente au Canada, d’après des recherches réalisées à ce sujet dans le milieu universitaire canadien.
Se droguer pour réussir à l’université
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Une affiche sur les mesures prises pour la consommation du cannabis à l’université Sainte-Anne.

PHOTO - Jean Junior Nazaire Joinville

D’emblée, par substances psychoactives, il faut entendre des produits qui modifient l’état de conscience et qui ont un effet sur la perception, la pensée, les sentiments et les actions.

Les smart drugs, aussi appelés les drogues intelligentes, sont aussi consommés par des étudiants parce qu’ils sont capables de stimuler les performances cognitives et d’améliorer la créativité, la mémoire, la concentration et même la motivation. 

Avec la consommation de ces substances, le nombre de tâches réalisables dans une journée augmente. En septembre 2011, dans le Journal de l’Association médicale canadienne, des chercheurs canadiens ont même précisé les risques que courent les étudiants qui consomment des médicaments stimulants pour améliorer leur performance académique.

En 2011, Christine Thoër et Michèle Robitaille ont publié leur recherche sous le sujet Utiliser des médicaments stimulants pour améliorer sa performance : usages et discours de jeunes adultes québécois. Selon eux, l’utilisation de médicaments stimulants pour améliorer la performance académique est une pratique qui semble gagner en popularité auprès des étudiants. 

D’après les résultats de leur recherche, les étudiants et travailleurs « recourent aux stimulants pour augmenter leur concentration et leur capacité à rester alertes dans le but d’améliorer la qualité de leur travail et leur productivité ». 

Elles ont aussi souligné que les produits privilégiés par les étudiants pour améliorer leurs performances cognitives sont l’amphétamine, la dextroamphétamine et le méthylphénidate.

Marie-Élaine Dontigny Morin a réalisé sa thèse en sociologie à l’Université de Montréal sur ce phénomène. Dans le cadre de cette recherche, la chercheuse a rencontré plusieurs universitaires qui consomment ces produits. Selon elle, « c’est une détresse qui est réelle, qui est vécue de manière très individuelle et qui génère beaucoup de culpabilité chez les étudiants ». 

En 2016, Johanne Collin, professeure à l’Université de Montréal, a présenté une étude qu’elle a réalisée sur l’utilisation de psychotropes chez les étudiants universitaires. Selon la chercheuse, 25% des étudiants qui ont participé à l’étude avaient consommé au moins une fois une substance psychotrope. 

Parmi ces étudiants, 19 % consomment des substances psychotropes de manière non médicale sur une base régulière. Les autres avaient une prescription, mais également un diagnostic associé à la consommation de ces psychotropes. 

Le cannabis est aujourd’hui, après l’alcool, la substance psychoactive la plus consommée au Canada. Légal depuis le 17 octobre 2018, ce produit est régi par la loi C-45. Selon les lois établies par le gouvernement canadien, les provinces et les territoires sont responsables de déterminer comment ce produit sera vendu et distribué sur leur territoire ainsi que d’établir des restrictions supplémentaires. Les universités décident toutefois comment le cannabis peut être consommé dans leurs espaces. 

Selon Heyme, une mutuelle et une assurance pour jeunes, la consommation des drogues intelligentes peut entraîner des maux de tête, des éruptions cutanées et une sensation de fatigue. 

Parmi d’autres effets secondaires, il y a l’insomnie, la pression artérielle élevée, une fréquence cardiaque rapide, des problèmes de circulation sanguine, pour ne citer que ces effets secondaires.