le Dimanche 28 mai 2023
le Jeudi 18 mai 2023 8:00 | mis à jour le 18 mai 2023 8:11 Nos communautés - Clare

Une initiative en Clare pour « laisser pousser en mai »

  PHOTO - Benjamin Grenier (Unsplash)
PHOTO - Benjamin Grenier (Unsplash)
Popularisé par l’organisation européenne Plantlife, le mouvement No Mow May, ou mai sans tondeuse en français, gagne du terrain en Amérique du Nord depuis sa première édition en 2019. Une élève de l’École secondaire de Clare a fait sa part en proposant une initiative locale dans le but d’aider les pollinisateurs.

Zoe Deveau devant la muraille En mai, laissez pousser, réalisée par les élèves de la classe d’art de Mme Sheila Henderson.

PHOTO - Jean-Philippe Giroux

Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Zoe Deveau est la porte-parole de cet apport. Depuis le début du mois de mai, elle encourage la population à attendre quelque temps avant de sortir sa tondeuse. Laisser pousser en mai est une façon efficace de venir en aide aux pollinisateurs, selon elle. 

Le Courrier a contacté le président de l’Association des apiculteurs de la Nouvelle-Écosse (NSBA) afin de connaître davantage sur les bienfaits de ce mouvement, mais nous n’avons pas eu de retour avant la date de tombée de l’article. Cependant, lors d’un échange par courriel, le président a mentionné que l’Association appuie l’initiative. 

La NSBA indique qu’il y a environ 400 apiculteurs actifs dans la province, ce qui représente environ 25 000 ruches. Au plus fort de la saison apicole, on compte approximativement 50 à 60 000 abeilles dans chaque ruche. 

Notons que les abeilles ne sont pas les seules à être attirées par le pollen. Parmi les insectes de ce genre, on doit inclure les guêpes, les bourdons, les papillons, les syrphes, certains oiseaux et même quelques mammifères. 

Ils ont un rôle d’importance capitale dans l’environnement. « Les fruits et les graines engendrés par la pollinisation des fleurs servent à nourrir les humains ainsi que plusieurs populations animales, peut-on lire sur le site Internet d’Espace pour la vie Montréal. Sans la pollinisation, plusieurs aliments et médicaments dont nous avons besoin pour vivre et survivre ne seraient plus disponibles. » 

Sans ces insectes, il s’avère difficile de cultiver des aliments. « Le climat devient de plus en plus chaud et ça cause la vie des pollinisateurs d’être stressante, affirme Zoe. Laisser pousser en mai est une façon d’enlever un peu de ce stress. » 

Une seconde affiche, fabriquée également par la classe d’art, a été placée devant l’École secondaire de Clare pour encourager la population à participer à mai sans tondeuse. 

PHOTO - Jean-Philippe Giroux

Pissenlit ou pas de pissenlit

Fleurissant en abondance au printemps, le pissenlit est l’une des multiples sources de pollen pour les insectes comme les abeilles. Or, cette fleur ne serait pas nécessairement la meilleure pour les pollinisateurs. 

D’après un article scientifique publié par la Société entomologique d’Amérique, il s’agit d’un pollen « pauvre » en aminoacides, lorsqu’on prend en compte les besoins particuliers des abeilles. 

Toutefois, nombre d’associations d’apiculteurs, dont Newfoundland and Labrador Beekeeping, exhortent les citoyens à participer. « Le pissenlit est l’une des sources de nourriture les plus importantes pour les abeilles domestiques et les pollinisateurs, après un long hiver. »

« Pour un avenir brillant »

Il y a quelques semaines, l’enseignante de l’École secondaire de Clare, Sheila Henderson, a approché l’une de ses élèves, Zoe Deveau, pour lui faire part de sa volonté d’encourager la population de Clare à participer à mai sans tondeuse. 

Zoe s’est alors portée volontaire pour l’aider à promouvoir cette initiative dans la communauté. « Comme jeune personne, je me suis rendu compte que, si je voulais un futur brillant, il fallait que je fasse ma part », explique-t-elle. 

La crise climatique est une question qui la préoccupe. Elle est d’avis que les gens doivent être plus soucieux de leur contribution et de leur impact environnemental. 

Toutefois, elle insiste sur le fait qu’elle n’a pas de rancune envers les gens qui ne veulent pas laisser pousser leur pelouse. Elle veut simplement en parler et sensibiliser les personnes intéressées. « S’il y a du monde qui est OK avec laisser leur lawn pousser, then on pourrait leur montrer qu’ils pouvons aider une miette », commente-t-elle. 

Diverses initiatives, dont Bee City Canada, sont en place à travers le pays pour protéger les pollinisateurs. En Nouvelle-Écosse, seule la ville de New Glasgow contribue au programme Ville amie des abeilles. Ce dernier permet aux villes désignées d’améliorer l’habitat des espèces et de sensibiliser à l’importance des pollinisateurs.