le Dimanche 28 mai 2023
le Mercredi 17 mai 2023 9:00 | mis à jour le 17 mai 2023 15:22 Chronique - Mon virage vert

L’art de faire les choses soi-même : se confectionner un quotidien plus vert, de l’assiette à la garde-robe

L’art du pique-nique. — PHOTO - Pexels
L’art du pique-nique.
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Un regard sur ce que représente la durabilité au quotidien pour nos lecteurs, des habitudes bien ancrées aux défis encore à relever pour un avenir durable en Nouvelle-Écosse.

Les fibres naturelles.

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On rencontre Terry Anne, à Dartmouth, pour qui le concept de durabilité représente bien plus qu’un mode de vie écoresponsable : c’est tout un patrimoine à transmettre.

Avez-vous une habitude respectueuse de l’environnement à partager ?

Moi, j’aime faire sécher les vêtements sur la corde à linge, je l’ai toujours fait. Enfant déjà, si c’était une belle journée, même en hiver, on mettait le linge à sécher dehors. J’aime voir une corde à linge remplie de vêtements. Suspendre le linge et le regarder flotter. Son odeur une fois qu’on le rentre. J’aime tout le processus, c’est sensoriel, je dirais. Sentir le tissu au moment où on l’enlève de la corde à linge, le toucher et se coucher dans des draps séchés au vent.

Le côté sensoriel des textiles est important pour vous ?

J’apprécie les fibres naturelles et les tissus de qualité. Les tissus en polyester ne respirent pas autant, alors on doit laver les vêtements davantage. Le coton et le lin respirent, il suffit de suspendre le vêtement et de le laisser s’aérer un peu. On n’a pas à le laver aussi souvent. Mais ce n’est malheureusement pas toujours évident de trouver des accessoires en fibres naturelles. 

Coudre sa propre garde-robe.

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Avez-vous grandi avec le concept de durabilité ?

Tout à fait. Quand j’étais jeune, on faisait des tapis tressés à partir de vêtements usagés par exemple. Ma mère a grandi près de Yarmouth, elle était Acadienne. C’est toute une culture, un riche patrimoine, de pouvoir créer des essentiels du quotidien avec les ressources disponibles, même limitées. Elle a perpétué cette tradition de faire les choses elle-même, avec ce qu’il y avait sous la main. C’est tellement important de savoir faire ça. Pour les vêtements, elle faisait ses propres patrons. Si elle voyait quelque chose qu’elle aimait, elle prenait un sac en papier et elle reproduisait le modèle. Puis elle le ramenait à la maison et se mettait à coudre le plus beau des chemisiers. Parfois, les modèles étaient complexes, avec beaucoup de pièces différentes. J’avais environ onze ans quand j’ai moi-même commencé à coudre mes vêtements, parfois à partir de simples carrés de tissus. Plus tard, j’ai continué et j’ai fait la majorité de mes vêtements de maternité. J’ai fabriqué tous les costumes d’Halloween de mes enfants. C’était une façon de rendre les choses plus intéressantes, plus authentiques. Plus résistantes aussi. 

Vivre de façon écoresponsable, est-ce facile selon vous ? 

Pour ce qui est des sorties par exemple, quand les enfants étaient jeunes, on faisait des pique-niques. Je préparais un déjeuner à la maison et on allait sur le terrain de l’école pour le déjeuner. C’est quelque chose que j’ai toujours fait dans mon enfance aussi. Ma mère était bien connue pour ça ! Les autres personnes avaient des sandwichs alors qu’elle sortait un beau poulet rôti avec une salade de pommes de terre, une salade de chou et un shortcake aux fraises. C’était mémorable ! Aujourd’hui j’y pense encore et je trouve ça remarquable. Alors, moi aussi, je perpétue la tradition. Pour des sorties entre amis à la plage ou autour d’un feu de camp, je vais préparer des assortiments de desserts, des fraises enrobées de chocolat ou quelque chose comme ça. Pour que tout le monde puisse partager, puisse en profiter. 

Avez-vous des habitudes durables en cuisine ?

J’aime utiliser les restants de nourriture jusqu’au bout. Un steak ou un filet de porc, s’il n’y en a pas assez pour un second repas tel quel, j’y ajoute des légumes et du riz et je prépare un riz composé ou quelque chose comme ça. C’est facile de cuisiner soi-même un plat ou même d’accommoder un aliment ordinaire pour le mettre en valeur. Une vinaigrette césar toute simple par exemple, on y ajoute de l’ail, un peu de jus de citron, du parmesan fraîchement râpé, une belle salade et des croûtons préparés avec du pain durci, c’est bien meilleur que dans le commerce.

Cultivez-vous aussi certains produits ?

Oui, bien sûr. J’ai toujours un potager en été. Je fais pousser certaines plantes à partir de graines, mais pour la plupart j’aime m’approvisionner dans un petit commerce familial que je connais depuis longtemps, soutenir l’économie locale en quelque sorte. Les propriétaires travaillent sur place. Vous pouvez les voir réachalander les rayons, passer la serpillière, ils font tout. Ils s’occupent eux-mêmes des plantes, ils les cultivent, ils les connaissent, ils en prennent soin. Ça donne des plantes de bonne qualité. Et ils prennent le temps de s’arrêter pour vous parler. Avoir cette relation avec le commerce, moi j’aime ça, parce que c’est difficile à trouver de nos jours. 

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