
L’interprète acadien Robert Deveaux chantant de vieilles chansons traditionnelles autrefois chantées par Leo (à Pat) Aucoin, que l’on voit en arrière-plan lors du concert Un retour sur nos chansons traditionnelles.
L’éducation musicale existe en Acadie depuis les années 1860. Les chorales scolaires et collégiales ont connu un grand succès et les musiciens acadiens formés de façon classique se sont distingués sur la scène internationale.
C’est le musicien et chanteur Robert Deveaux qui a eu l’idée de faire revivre les vieilles chansons traditionnelles acadiennes et d’impliquer nos jeunes. La Société Saint-Pierre et la Société Mi-Carême, avec l’aide financière de Patrimoine canadien, ont parrainé le projet, avec la collaboration du Conseil des arts de Chéticamp, et le résultat final a été spectaculaire, un hommage qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Il y avait un orchestre maison composé de grands artistes : Bertrand Déraspe (Îles-de-la-Madeleine), Philippe LeBlanc (Île-du-Prince-Édouard), Adrien Aucoin (Saint-Joseph-du-Moine) et Robert Deveaux (Saint-Joseph-du-Moine), co-coordonnateur du projet. Le décor, bien que simple, transmet un message fort. Il représentait une ambiance de fête dans une cuisine ancienne et la toile de fond, une corde à linge avec de vieilles photos intégrées dans les draps de lit, mettait en scène certains de nos ancêtres qui étaient connus pour leurs talents de chanteur ou de musicien.

Adèle (à Robert et Kelly) Deveaux, de Saint-Joseph-du-Moine, a interprété avec brio le vieux répertoire acadien lors du concert.
Les artistes de la soirée étaient un mélange de jeunes et de jeunes de cœur. Il s’agit de Chester Delaney, Bruno Bourgeois, Sylvia LeLièvre, Ashley Aucoin, Adèle Deveaux et Yvonne LeFort. Il y avait aussi un nouveau groupe de chanteuses traditionnelles, les Hirondelles, qui ont décidé de faire leurs débuts lors de ce concert. Ce groupe était composé de Nicole Deveau, directrice de l’école de musique de Raveston, Elyse Delaney, directrice générale du Conseil des arts de Chéticamp, et Michelle Deveau, enseignante de musique à l’école NDA.
Il y avait des élèves de l’École NDA, soit Adèle Deveaux, Isabella Butler, Caleb Camus, Isla Camus, Marlee Gibson-Grant, Danielle LeBlanc et Devin Walker, le directeur technique, Carter Chiasson, Hannah Harris à l’éclairage ainsi que Jaron Félix et Kiegan Leslie à la décoration.
De vieilles photos apparaissaient en arrière-plan et les artistes chantaient des textes se rapportant à ces ancêtres. C’était très émouvant de voir les visages de tant de personnes qui ont quitté notre monde, mais dont la mémoire est maintenue en vie par le biais de la chanson, de la musique et de la danse.
Robert Deveaux a commencé à chanter à l’âge de douze ans. Violoniste, pianiste et chanteur acadien, il a grandi à Saint-Joseph-du-Moine et partage aujourd’hui son temps entre sa ville natale et Montréal. Il a fait revivre le style unique de violon et de chant de Joseph Athanase Larade et est un chercheur et collectionneur respecté de chansons acadiennes.

Le nouveau groupe Hirondelles a fait ses débuts lors du concert Un retour sur nos chansons traditionnelles.
Il a récemment terminé un album, actuellement en phase de mixage, intitulé Art Populaire, avec le Duo Boulerice Demers, composé de Nicolas Boulerice et d’Olivier Demers, qui font également partie du groupe folklorique français « Le Vent du Nord », très populaire à l’échelle internationale.
Il n’est pas surprenant qu’avec sa passion pour les chansons traditionnelles et sa vaste expérience musicale, il ait été en mesure de trouver la vision de ce spectacle.« J’ai vraiment aimé travailler avec toutes les personnes concernées, explique Mme Deveaux. Je voulais mettre en valeur une partie du répertoire de belles chansons traditionnelles acadiennes qui sont ancrées dans notre région, mais qui ont été abandonnées au fil du temps. C’est une façon de présenter ou, pour certains, de ramener ce matériel pour qu’il soit à nouveau intégré dans notre communauté. »
« En diffusant parfois des extraits audio, tirés notamment des archives du Père Anselme Chiasson, pour rappeler que ces chansons ont déjà été chantées ici, c’était un prélude à l’interprétation actuelle de la pièce par nos artistes et porteurs de traditions d’aujourd’hui, tout en rendant hommage à ceux d’hier, mentionne-t-elle. Chaque numéro était également accompagné d’une projection en arrière-plan d’informateurs et d’autres personnes ou lieux liés à la chanson en question, en fonction de la version que l’on avait choisi d’interpréter. »
Une partie du spectacle était également un clin d’œil au Père Charles-Émile Gadbois de La Bonne Chanson, avec un pot-pourri de chansons qui étaient chantées à l’école dans toutes les communautés francophones du Canada, ainsi qu’à nos enseignants d’autrefois qui ont si longtemps enseigné cela dans toutes leurs salles de classe.
M. Deveaux est très heureux du succès de ce projet et il espère que ce ne soit que le début de nombreux autres spectacles semblables.