Enseignant, écrivain et blogueur, M. Melançon aborde la vie de la langue française du présent et du passé. En tant que linguiste, il s’efforce de ne pas être alarmiste autant que jovial dans ces conférences, cette fois-ci dans une salle remplie d’invités.
« Le monde est bien content des changements [de la langue française] d’hier, mais pas de ceux d’aujourd’hui, annonce le professeur. Comme toute chose, il y a une évolution avec le temps, dans tous les domaines, et il en est de même pour une langue. »
Qui parlerait aujourd’hui la langue de Molière ou de Shakespeare ?
Avec une certaine facilité, il passe à travers l’histoire du français. Il fait remarquer que, depuis le 16e siècle, des personnages influents de chaque époque prônent la mort de la langue. Selon ces influenceurs, « le patrimoine n’est plus enseigné. La syntaxe s’effondre. L’orthographe n’existe plus. Le vocabulaire n’est plus que celui de la communication. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus le sens de la langue, ils ne connaissent plus la syntaxe, se perdent dans la loi de la concordance des temps, s’expriment par des exclamations, des vocatifs, des phrases tronquées du verbe principal ou du complément direct. »
D’après Benoît Melançon, les menaces qui pèsent sur notre époque sont, à titre d’exemple, les diverses formes d’écriture inclusive comme la féminisation des noms de profession, les formules englobantes (du droit de la personne). Il y a aussi les nouvelles technologies et la jeunesse, le franglais (joual) et l’insécurité linguistique.
Il nous rappelle aussi qu’il y a divers accents régionaux au Québec et en Acadie qui sont différents de ceux de Montréal et du Québec, dont l’accent de Par-en-Bas et de Chéticamp.
Présentons les faits
Étant la 5e langue mondiale, avec environ 325 millions de locuteurs, le français est la seule langue, avec l’anglais, à être parlé sur tous les continents. En effet, le français est la langue officielle de 32 États et gouvernements.
C’est aussi la deuxième langue apprise en tant que langue étrangère, la deuxième langue la plus utilisée dans la diplomatie, la troisième langue des affaires et la quatrième langue de l’Internet. En réalité, le français est aujourd’hui davantage parlé hors de France qu’en France.
Le dernier souhait de M. Melançon est celui-ci : « Défendons une relation moins tendue avec la langue. Les langues ne sont jamais pures. » Avec cela, je me suis souvenu de la fois, de retour au Canada après une année en France, où un ami m’a rappelé de parler avec le français de Clare.