
L’auteure Fred Vargas
En effet, tout commence par un voyage du commissaire Adamsberg, de son adjoint Danglard et du brigadier Estalère vers Londres, où ils doivent assister à un colloque portant sur la gestion des flux migratoires. De leur séjour, ils font la connaissance du surintendant Londonien Radstock avec qui ils feront route. Sur leurs tumultueux trajets, ils feront une découverte des plus macabres de 18 pieds coupés dans des chaussures aux portes du cimetière Highgate. Chose qui n’intéresse pas de prime abord le commissaire Adamsberg.
De leur retour en France, la brigade criminelle fait face à un spectacle des plus sanglants dans une maison à Garches, en région parisienne. Un corps mutilé, découpé, bref, réduit en miettes. La victime n’est ni plus ni moins que le journaliste Pierre Vaudel. Ainsi commencera l’aventure de notre commissaire Adamsberg, qui au fil de l’enquête, se rendra compte que l’affaire de Londres et celle de Garches sont l’œuvre d’un même tueur.
Cela multipliera ses recherches qui donneront lieu à plusieurs théories ; nous serons en présence de vampires, de mâcheurs, de « créatures »; une légende, un mythe sur lequel Adamsberg devra se pencher pour arriver à appréhender le coupable. Mais le tueur de Garches ne s’arrête pas là, il assassine un certain Conrad Plögener vivant en Autriche. De là, de multiples questions se posent : comment le coupable s’y prend-il? Pourquoi se déchaîne-t-il autant sur les corps? Questions auxquelles le commissaire devra répondre.
De son air nonchalant, Adamsberg se verra contraint de quitter le pays pendant un temps, à la recherche d’informations pertinentes qui le disculperont et ainsi trouver le coupable. En effet, il fera face à un complot, un piège tendu contre lui, dans le but de lui faire porter le chapeau du meurtre de Pierre Vaudel. Tout se passe rapidement, on ne sait plus à qui faire confiance. Bien des questions demeurent sans réponse.
À travers une lettre de Vaudel, Adamsberg se focalisera sur la généalogie de ce dernier. Ce qui l’emmènera au coupable ? Ou pas ? Complots, traitrises, mensonges, manipulations, superstitions… autant d’éléments qui impriment dans ce roman le caractère du genre humain.
Trois villes seront au cœur de cette enquête : Londres, Paris et Kisilova qui seront à la base de l’avancée de l’enquête. Une histoire beaucoup plus complexe que ce que le commissaire pouvait imaginer.
Avec une intrigue très captivante, nous nageons dans un univers de criminels, de superstitions, de mystères où nous voyons que l’être humain peut être rationnel comme irrationnel. Tout se passe en fonction de ce que l’on croit.
Ce roman a une particularité dans le sens où il met en relation les trois aspects du roman policier. Nous avons une histoire qui valorise l’intellect de l’enquêteur, mais qui ne s’arrête pas là, nous nageons dans l’univers du criminel, dans son mode opératoire. Nous voyons aussi que même les hauts placés sont entraînés dans cet univers. Nous ne savons plus à qui faire confiance, car tout le monde est corrompu. Même dans la brigade !
Enfin, nous nageons dans l’univers de la victime qui n’est ni plus ni moins que Adamsberg. Face au complot ourdi contre lui, il n’a d’autre choix que de se battre pour se tirer d’affaire. Nous lisons un roman où le commissaire est à la fois enquêteur et victime d’un complot : le roman du suspect détective. Ce qui fait de cette œuvre un polar qui élève le roman au rang du grand art où le suspense est à son comble.
Terminons avec une citation de Friedrich Nietzsche : « la croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat ». Tout dépend de ce à quoi l’on croit. Certains se laissent dominer par leurs croyances et en font une règle de base, ce qui les conduit parfois à leur perte. Car les apparences sont souvent trompeuses.