Pour l’événement, il y avait neuf conférencières, des femmes de générations différentes et venues de trois continents. Mme Jacquot représentait l’Amérique du Nord.
Les éditions AfricAvenir International, ont publié quatre des livres de l’auteure : L’Année aux trois étés, un livre de récits de voyage où « je décris des extrêmes culturels que j’ai découverts, tels que mes démêlés avec un ancien agent du KGB en Russie, et le jour où j’ai pris un verre avec deux rois d’Afrique », ainsi que la trilogie L’Envol des jours, qui peint une famille française sur quatre générations qui deviendra bientôt une saga avec la parution imminente du quatrième volume.
Martine Jacquot présentait une conférence nommée Je ne me tairai pas. Pour la première fois, en public, elle a décidé d’aborder un sujet sensible qui lui tient à cœur, pour l’avoir vécu elle-même « pendant de longues années », raconte-t-elle.
Lors de sa conférence, Mme Jacquot a eu l’opportunité d’avoir comme modératrice une docteure en psychologie qualifiée dans ce domaine précis, « et le débat qui a suivi a été constructif et a profondément touché l’auditoire », confie Martine Jacquot.
« Les personnages centraux de mes romans sont des femmes battantes qui doivent lutter contre des brimades liées à leur société, leur époque ou leur entourage, des femmes qui toujours doivent se dresser contre l’adversaire afin de s’en sortir, raconte Mme Jacquot. Le sujet que j’ai choisi pour ma conférence était centré sur l’incroyable résilience des femmes. »
« J’ai fait des recherches afin de pouvoir analyser et expliquer le choc post-traumatique lié à la violence psychologique. On parle souvent de violence physique ou sexuelle, car on peut prouver les atteintes portées au corps, mais la violence psychologique est invisible. Elle est souvent perpétrée par des pervers narcissiques, des êtres sans capacité d’amour ni d’empathie. Ils choisissent comme victimes des personnes dont ils ont identifié les besoins de protection et à qui ils peuvent jouer la comédie pour les attirer dans leurs filets. »
Elle poursuit : « Tels des vampires, ces personnes sans scrupule prennent sans demander et n’ont pas de limites dans leur capacité de nuire. Une fois piégées, les victimes vont être isolées, rabaissées, humiliées, vont perdre confiance en elles-mêmes, et pendant ce temps, le bourreau se nourrit de leur talent, de leurs idées. De plus, les proies finissent par se persuader qu’elles ont mérité ce traitement, ou que cette situation est normale, et elles ne pensent pas à chercher de l’aide, ou ne savent pas où trouver cette aide. »
Martine Jacquot est en train de rédiger un essai sur le sujet. Elle s’y posera en tant que survivante. « Je vais exposer comment identifier ce type de personnalité dangereuse, affirme-t-elle, qui n’agit pas qu’au sein d’un couple, mais aussi au travail ou dans la société en général. En plus d’exposer ce type de personnalité, je veux guider d’autres personnes qui se trouvent dans une situation identique. En tant qu’écrivaine, je sais que lorsque l’on apprend à nommer les choses, à mettre des mots dessus, l’on commence à combattre les maux. »
Pourquoi maintenant? « Cela m’a pris du temps à comprendre, analyser, rechercher, mettre les pièces du puzzle ensemble, dit-elle. J’ai réussi à rejeter la honte que ces situations entraînent, à comprendre que le coupable est le vampire qui se délecte de notre force. Écrire est une thérapie, mais le résultat sera aussi un outil pour d’autres qui pourront se reconnaître et trouver des solutions dans ce que je vais offrir. »
Si vous êtes victime de violence conjugale, en Nouvelle-Écosse, vous pouvez composer le « 211 » pour parler à quelqu’un.