le Mercredi 22 mars 2023
le Jeudi 2 mars 2023 11:00 | mis à jour le 3 mars 2023 20:27 Nos communautés

Une collaboration mère-fille

Mélodie Jacquot-Paratte et Martine Jacquot — PHOTO(S) - Gracieuseté
Mélodie Jacquot-Paratte et Martine Jacquot
PHOTO(S) - Gracieuseté
Martine Jacquot et Mélodie Jacquot-Paratte nous offrent Les enjoliveurs du temps, un recueil de nouvelles teinté de féminisme et d’humour créé par le duo mère-fille.

Qui sont Martine et Mélodie?

Martine se décrit comme étant « une féministe, poète, romancière, nouvelliste, essayiste et auteure pour la jeunesse ». Elle a publié 36 livres au Canada et à l’étranger. Diplômée de quatre universités, Martine a une formation en journalisme et en littérature. Originaire de la France, Mme Jacquot habite la vallée de l’Annapolis depuis environ 30 ans.

Mélodie travaille sur plusieurs projets en même temps. Elle est née dans la vallée et habite maintenant près d’Halifax. Elle a fait des études en théâtre, en enseignement de l’anglais langue seconde et en traitement d’images numérique. Elle a travaillé dans divers organismes reliés à la culture en Nouvelle-Écosse, dont le Conseil jeunesse provincial. 

Les mots ont une grande importance dans la vie de Martine. « Je n’imagine pas une vie sans écriture ». Pour Mélodie aussi, l’écriture est importante, mais c’est plutôt sa passion des images qu’on retrouve dans Les enjoliveurs du temps.

La couverture du recueil de nouvelles Les enjoliveurs du temps

Qu’est-ce qui les a poussés à collaborer ?

Martine dit que « l’écriture des 22 nouvelles publiées dans Les enjoliveurs du temps s’étale sur plusieurs années. Elles avaient des thèmes communs. J’ai pensé que des œuvres visuelles en parallèle créeraient un effet saisissant, et j’ai tout de suite pensé aux créations photographiques de Mélodie. Je savais qu’elle pourrait plonger dans mon univers et visualiser des œuvres qui ne seraient pas de simples illustrations, mais une addition, qui apporteraient une autre dimension à ma démarche. Je ne me suis pas trompée : ce qu’elle a offert est fabuleux. » 

Mme Jacquot parle du travail de sa fille avec beaucoup d’admiration. « J’ai pensé que les pages intercalaires pourraient devenir une ouverture pour une autre évasion. Nos deux imaginaires se croisent et se complètent. »

« Au début, j’ai dit oui, pourquoi pas ? Je ne voulais pas choisir des photos juste pour choisir des photos pour faire beau, précise Mélodie. Je n’aurais pas été satisfaite de mon travail. J’ai demandé à mon chum de me lire les textes à voix haute et j’ai commencé à écrire tout ce à quoi ça me faisait penser, sans que ce soit nécessairement logique. J’écrivais des mots, je dessinais des formes, j’associais des sentiments. J’ai commencé à mélanger des photos que j’ai prises il y a plusieurs années avec des plus récentes et c’est comme ça que j’ai trouvé mon concept. » 

Le lancement officiel de l’œuvre aura lieu au cours des prochains mois. Entre-temps, il est possible de commander un exemplaire en allant à sa librairie locale. 

La place du féminisme dans l’œuvre et dans leur vie.  

Martine Jacquot a grandi en France « dans un milieu très sexiste. Si tu étais une fille, surtout une fille d’ouvrier, tu étais automatiquement un être très inférieur. J’ai choisi l’écriture parce que, de cette façon, je peux finir mes phrases sans me faire couper la parole. » 

« Créer, c’est ma chance de donner aux femmes une voix pour une justice sociale, une égalité de choix et de traitement, explique l’auteure. Je ne peux pas envisager d’écrire une histoire sans y parler de la situation de la femme : ses rêves, ses défis, ses luttes, ses recommencements, ses victoires. Les combats ne sont pas terminés. J’espère que ça va faire réfléchir les gens et que la situation des femmes continuera de s’améliorer. »

Pour Mélodie Jacquot-Paratte, qui fait partie de la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse (FFANE) en plus d’être représentante pour le regroupement d’Halifax, « ma définition du féminisme a beaucoup évolué depuis mon implication avec les différents groupes, mais c’est vraiment de chercher l’équité et l’égalité à différents niveaux. Comme tout combat, il nous faut des alliés, se mobiliser et s’éduquer. »

Les femmes plus âgées de la Nouvelle-Écosse se sont battues d’une main pour leurs droits, tout en élevant leur famille de l’autre main. 

« Il y a plusieurs niveaux pour être un allié à la cause du féminisme, mentionne Mélodie. Il y a des petites actions qu’on peut faire chaque jour et de plus grandes actions. Si vous n’avez pas envie d’être au premier plan, vous pouvez toujours appuyer en arrière-plan. Il n’y a pas de petites actions, tout est important ! » 

« En donnant le droit à vos filles d’étudier, chaque mère fait déjà un gros geste, affirme Martine. C’est comme ça que vous la rendrez indépendante et libre de choisir sa vie. »