le Lundi 29 mai 2023
le Mercredi 14 Décembre 2022 10:00 Actualités provinciales

Avez-vous déjà visité le Centre du patrimoine loyaliste noir ?

Une photo prise à l’extérieur du Centre du patrimoine loyaliste noir. — PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
Une photo prise à l’extérieur du Centre du patrimoine loyaliste noir.
PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
D’entrée de jeu, par loyaliste noir, il faut entendre un habitant de l'Amérique du Nord britannique d'ascendance africaine qui a aidé la couronne britannique à lutter contre les États-Unis durant la révolution américaine. Les loyalistes noirs étaient en majorité des esclaves. Ils s’entendaient avec les Britanniques pour qu’ils leur apportent leur soutien pendant la guerre, en échange de la promesse d'être affranchis.

Ils étaient des milliers à l’issue de la guerre de l’Indépendance américaine et ils ont pris la fuite dans diverses régions, dont à Birchtown, une localité située à Shelburne en Nouvelle-Écosse, en 1783. Aujourd’hui, et depuis 2015, le Black Loyalist Heritage Centre, qui peut se traduire en français comme le Centre du patrimoine loyaliste noir, est un lieu où l’on raconte l’histoire de cette grande population africaine libre. 

Le nombre de loyalistes noirs qui ont fui les États-Unis pour diverses destinations estimait entre 80 000 et 100 000. Environ 30 000 d’entre eux ont débarqué sur le territoire qui comprend aujourd’hui les provinces maritimes du Canada. Ils étaient sur les côtes de la Nouvelle-Écosse, au Cap-Breton et à l’Île-du-Prince-Édouard, nommée à cette époque l’Île-Saint-Jean. Plusieurs milliers se sont rendus à Shelburne afin de vivre de façon indépendante et sans discrimination.

Pour faciliter leur suivi par les Britanniques après leur débarquement en Nouvelle-Écosse, un registre manuscrit, datant de 1783, comprenait les noms de ces loyalistes noirs. Ce registre est connu sous le nom de Book of Negroes qui se traduit en français par le livre des nègres. Une version numérique de ce registre est disponible dans ce centre du patrimoine. 

L’intérieur du Centre du patrimoine loyaliste noir, à Shelburne.

Cependant, il y a au total trois exemplaires du Book of Negroes qui sont respectivement conservés aux archives nationales du Royaume-Uni, aux Archives nationales des États-Unis et aux Archives de la Nouvelle-Écosse. 

Avec une superficie de 10 500 pieds carrés, le Black Loyalist Heritage Centre est un établissement de grande classe, un endroit captivant qui honore ces milliers de loyalistes noirs. Ce centre accueille des touristes venant de tous les recoins du monde. 

Pendant de longues années, il y avait à Birchtown la plus grande communauté de Noirs libres à l’extérieur de l’Afrique. Beaucoup d’anciens esclaves noirs devenus libres laissent Birchtown et se dirigent vers la Sierre Leone tandis que d’autres ont choisi d’y rester. 

Outre le musée qui frappe tous les regards à l’entrée, l’espace comprend plusieurs constructions historiques. Il y a d’abord l’Église anglicane Saint-Paul, construite entre 1888 et 1905. Cette église est construite sur le site original de l’Église épiscopale Méthodiste. Ensuite, il y a un cimetière où de nombreux loyalistes noirs étaient inhumés. Ce cimetière est un endroit sacré pour des moments d’introspection et de contemplation. Et enfin, il y a une école qui a été construite en 1835. Cette école a connu plusieurs générations d’élèves. Elle contient des bannières sur lesquelles est décrit le Château des esclaves, situé sur l’ile Bunce (Sierra Leone) en Afrique. Les esclaves étaient détenus sur cette ile avant leur traversée transatlantique. 

Le commun des mortels ne connait pas l’histoire des loyalistes noirs. Toutefois, une visite au centre peut aider tout un chacun à comprendre cette histoire.  Le centre est ouvert tous les jours entre 9 h 30 et 16 h, sauf les week-ends et les jours fériés. 

Actuellement, il n’y a pas de guide pour les visites. Toutefois, pour les visites autoguidées l’admission est fixée à 5 $ pour les étudiants, 8 $ pour les adultes et 20 $ pour les visites en famille.