Embelli de mélodies et de sonorités propres aux années 70, ce groupe m’a épaté dès la première écoute et m’a transporté dans un passé lointain, mais pas si lointain, pour revivre une partie de l’histoire. Mais c’est surtout son message qui m’a marqué et qui a influencé ma personne, soit qu’on est plus fort quand on travaille ensemble, peu importe les différences culturelles.
Même si j’ai grandi dans le nord de l’Ontario, ce n’est qu’à l’âge adulte que j’ai commencé à vraiment explorer la voûte de mon héritage et les leçons de mes prédécesseurs. Ces recherches me permettent également de voir les traditions et coutumes qui sont restées en pratique et celles qui ne sont plus.
Dans le dernier article du Courrier intitulé « La Swing du Suête en France – le voyage d’une vie », notre pigiste Rosie Aucoin-Grace a interviewé des crocheteuses de Chéticamp qui ont attendu longtemps pour prendre ces fameuses photos de groupe qui marqueront certainement l’histoire.
Ces crocheteuses, qui se sont rassemblée récemment pour faire valoir le rug hooking de Chéticamp, ont exprimé bien des choses, mais surtout le désir de préserver cet art bien ancré dans la région et reconnu à travers le monde.
Que ça soit de la tapisserie, de la musique ou quoi que ce soit qui a trait à la culture et l’identité, on dirait qu’il y a quelque chose de très réconfortant à propos de nos traditions, comme si quelque chose naît et grandit de nouveau quand on les met en valeur.
À l’inverse, il y a quelque chose qui meurt quand on les abandonne. La crocheteuse de Chéticamp, Betty Ann Cormier, le dit si bien : « Il y a eu des publications sur la tapisserie de Chéticamp ainsi que des photographies, mais qu’en est-il des dernières décennies ? Les tapissiers d’aujourd’hui. Si nous ne commençons pas à préserver ce segment historique de l’histoire du tapis crocheté à Chéticamp, j’ai peur que nous perdions beaucoup d’histoires, de modèles et d’autres informations vitales. »
Même si on ne souhaite pas faire du copier-coller du passé, il est difficile de se connaître davantage quand on ignore les traces et les pratiques des gens qui sont venus avant nous.
C’est un peu ce qu’on essaie de faire au Courrier : documenter ce qui se passe, pour qu’une personne dans 10, 20 ou 30 ans puisse découvrir – ou redécouvrir – une partie de son histoire, et ce, pour mieux se comprendre.
Jean-Philippe Giroux
Rédacteur en chef