1- Pression communautaire
En recensant les écrits, la doctorante et journaliste Annie Desjardins a eu l’impression que la perception à l’égard des journalistes avait changé. «Dans les années 1990, on parle de promoteurs de la culture, de protecteurs de la langue», remarque-t-elle.
Si cette idée s’est estompée dans les milieux où le français est la langue de la minorité, les pressions communautaires, elles, demeurent. Elles se traduisent parfois en journalisme engagé «pour la survie de la langue française dans [la] communauté», estime pour sa part le professeur Marc-François Bernier dans une étude de 2010.
2- Pressions financières
De 2014 à 2020, les revenus publicitaires ont fondu de 55 % au Canada, note la politologue Linda Cardinal. Les journalistes sont plus soucieux de la santé financière de leur employeur.
Marc-François Bernier observe que «les journalistes sont devenus des promoteurs pour défendre leur journal, leur entreprise». La chercheuse Annie Desjardins ajoute qu’ils ont aussi conscience que le public est source de revenus et qu’«ils ont intérêt à l’attirer».
3- Mutations numériques
Pour être vue, la presse écrite doit se métamorphoser et livrer du contenu sur diverses plateformes — site Web, réseaux sociaux ou applications spécialisées. Elle doit aussi publier rapidement.
«Les internautes n’ont pas besoin de rechercher activement des informations qui risquent de les intéresser», écrit Linda Cardinal. Par contre, «[les journaux] n’ont pas nécessairement plus de temps, plus de staff», ajoute Marc-François Bernier.
Pour en savoir plus
Trouvez un cahier téléchargeable regroupant les contenus du dossier «Médias communautaires et luttes scolaires au Canada français en situation minoritaire» au www.reseaupresse.media/colloque-international