Qu’est-ce que cette reconnaissance veut dire pour toi ?
C’est agréable de recevoir cette reconnaissance publique, mais ce n’était pas mon objectif en faisant du bénévolat. Avoir quelqu’un d’autre qui dit que les choses que j’ai faites ont été appréciées et que j’ai apporté une contribution qui a bénéficié à de nombreuses personnes et fait progresser le groupe francophone était agréable. J’ai aimé aider d’autres personnes à acquérir de l’expérience en tant que membre de divers conseils. C’était surtout dans le domaine de la gestion et de l’organisation de groupe, et d’encourager les autres a amélioré leurs contributions.
Quand avez-vous commencé à faire du bénévolat ?
La première fois que j’ai reconnu le concept du bénévolat, c’est lorsque j’ai vu mes parents s’impliquer dans leur paroisse, au Québec. Pour ma part, mon engagement a commencé à l’université dans un comité de ma discipline d’étude, au profit des diplômés. En 1972, j’ai commencé à faire du bénévolat en tant qu’officiel pour les amateurs et athlètes de sports locaux et olympiques, ce qui est l’un de mes engagements à long terme.
Décrivez-moi vos expériences en matière de bénévolat et de mouvements de bienfaisance.
Suite à mon déménagement à Halifax en 1983 pour mon travail, dans un environnement anglophone avec la compagnie anglophone Esso Imperial, j’ai rencontré d’autres francophones au travail. Ils m’ont demandé de faire partie d’un conseil d’administration et nous avons réussi à créer la Société culturelle du Grand Havre.
L’objectif demeurait à faire des activités et des présentations de films, de théâtre et autres. J’ai eu la chance de travailler avec des personnes qui avaient plus d’expérience que moi dans le bénévolat à cette époque.
Entre 1986 et 1998, j’ai appris de nombreux rôles pour animer et créer de nombreuses activités qui rassemblaient les francophones. J’ai eu la chance que mon entreprise reconnaisse la valeur de ces comités et me laisse la liberté de continuer à faire du bénévolat comme bon leur semblait.
Après mon entrée à la FANE en 1990, j’ai commencé à siéger sur le conseil d’administration du Comité culturel de la Nouvelle-Écosse. J’ai alors participé à de nombreuses activités et joué de nombreux rôles qui m’ont ouvert différentes perspectives en matière de développement communautaire.
Avec George Cottreau (regrette), nous avons réussi à établir le premier Conseil scolaire acadien francophone à Halifax en 1991 avec l’École du Carrefour. Ce succès a par la suite motivé les diverses communautés acadiennes de la province à s’engager pour acquérir des écoles françaises et à établir éventuellement le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP).
Je me suis impliqué à divers niveaux locaux, comme au conseil consultatif en éducation et comme membre du conseil d’administration du CSAP, pour défendre les intérêts de la région en matière d’éducation.
Une de mes motivations dans ce domaine résidait bien sûr pour mes enfants avec la réalisation de plusieurs projets et activités qui les touchait quotidiennement tout au long de leurs années scolaires. Durant ce temps, mon épouse, Marie-France Bréton, s’impliquait dans divers comités dans la communauté et avec la chorale de l’ensemble Voix d’Acadie.
« Restez actif tant que vous êtes conscient
de le faire et tant que la possibilité de le
faire vous permet de faire du bénévolat. »
La partie la plus difficile de votre expérience de bénévolat ?
C’était le recouvrement de la surtaxe scolaire à Halifax, où seuls les élèves anglophones en bénéficiaient. Le processus a commencé en 1992 et s’est terminé en 2002. Juste avant d’aller au tribunal, nous comme équipe avons réglé l’affaire après une analyse approfondie des données. Il y avait eu beaucoup de pression sur moi pour que la ville et la province nous donnent la juste portion de la surtaxe qui irait à nos étudiants francophones en fonction du nombre d’élèves.
Ce fut un grand succès qui a fait que les francophones se sont sentis ayants droit, contrairement aux anglophones qui pensaient avoir tout le pouvoir. La somme d’argent générée par cette décision a été énorme, et continue de l’être.
Quelle est la formule pour devenir volontaire ?
Il n’y a pas de formules ou de critères pour devenir bénévole, car il existe toutes sortes de variétés et de possibilités de ce qu’une personne peut faire sans être payée. Vous pouvez servir dans de nombreuses capacités différentes en fonction de votre disponibilité, de vos capacités et de vos intérêts et de l’option que vous choisissez de faire. Vous pouvez être vendeur de billets, réceptionniste, gestionnaire… c’est un travail d’équipe. Restez actif tant que vous êtes conscient de le faire et tant que la possibilité de le faire vous permet de faire du bénévolat.
Que faites-vous actuellement ?
Depuis sept ans, je suis membre du conseil d’administration du Regroupement des ainés de la Nouvelle-Écosse (RANE) et président depuis 2020. J’ai siégé au comité provincial des neuf et à la fédération nationale des aînés jusqu’en 2021 ainsi qu’au poste de trésorier du Courrier de la Nouvelle-Écosse qui est actuellement en transition avec une nouvelle équipe et vision. Je suis toujours impliqué en tant que bénévole local en fonction de mes capacités et de ma santé qui me limite parfois.
Pour sa part, l’épouse de Claude Renaud, Marie-France Bréton, ajoute : « Je suis très heureuse que les gens reconnaissent l’investissement en temps que Claude a fait. Il est certain que son travail était souvent en arrière-plan de ce que faisaient les autres bénévoles. Ces différents comités auxquels il participait étaient aussi l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes et de partager des compétences. C’était une façon de s’intégrer à la communauté et de se faire des amis avec des personnes partageant les mêmes idées. »