Le budget des opérations s’élève à 117 millions de dollars. Il est basé sur une estimation d’une augmentation de 266 élèves de la maternelle à la douzième année pour 2022-2023. En somme, il y a 6 322 élèves, en plus des 381 élèves dans le programme de prématernelle Grandir en français. De plus, il y a environ 1 200 membres du personnel.
Rencontré au siège social, le président Marcel Cottreau a noté qu’il y a eu moins d’activités dans les écoles au cours des quelques années, à cause de la pandémie. Il a expliqué que les écoles ont leurs propres budgets pour leurs activités sur place. Il estime que les écoles vont reprendre leur élan pour faire un retour aux activités normales.
Le CSAP a pourvu quelques postes reliés à une vision pédagogique pour l’avenir visant à intégrer de nouvelles façons de faire la classe. On vise aussi la réussite de tous les élèves, selon la mission de développer des citoyennes et des citoyens fiers et engagés envers la langue française, la culture et la communauté.
Michel Colette, directeur général du CSAP, a fait une présentation à l’écran de sa vision proposée visant 2030. Il s’est attardé sur la question que tout le monde se pose, après deux années de pandémie difficiles : qu’est-ce qu’on fait maintenant ? « Je pense que l’expérience éducative offerte par le CSAP doit être fondamentalement différente de celle offerte ailleurs dans la province, selon le directeur général. Nous sommes uniques et nous avons à peu près tous les outils à notre disposition pour opérationnaliser ceci dans l’ensemble de nos écoles. Le succès des élèves au CSAP doit être ancré dans le succès, la réussite et l’innovation de son personnel. »
Suite à quelques années de recherches, il a dit avoir constaté que les gens veulent de la flexibilité (changements), que les besoins des élèves et du personnel évoluent et que la base du succès demeure le personnel. « Le changement n’est jamais un accident, a-t-il poursuivi. C’est toujours le résultat d’un engagement envers l’excellence, d’une planification intelligente et des efforts ciblés. Innover, c’est questionner le statu quo, penser différemment. Innover, par sa nature, [c’est ] difficile, car [ça] remet souvent en question des pratiques qui étaient gagnantes à un moment dans notre histoire. »
Selon lui, il faut considérer d’aller au-delà des 4 murs de béton beige, de repenser l’objectif du test, de confirmer la valeur pédagogique, de mettre en doute le rôle que joue la technologie et de cibler le rôle réel des devoirs à la maison. « Ce qui est particulièrement difficile en éducation, dit-il, c’est que la forte majorité des [enseignants] qui travaillent en éducation ont connu des succès comme élève dans une structure relativement traditionnelle qu’ils tentent de reproduire. Le problème, c’est que les élèves de 2022 sont très différents des élèves de 1980, 1990, 2000. Innover, ce n’est pas nécessairement élargir l’offre de programmes, mais surtout se concentrer sur les approches que nous prenons pour livrer le programme, donc se concentrer sur les gens qui livrent les programmes, et ceux-ci sont notre personnel. »

Marcel Cottreau est président du CSAP depuis maintenant 2 ans, ayant remplacé Louise Marchand qui est décédée le14 juin à Petit-de-Grat. Il est membre du Conseil depuis 14 ans.
Suite à la réunion des affaires, les membres du CSAP ont aussi abordé le recrutement et la rétention des élèves et du personnel enseignant. « C’est un défi sérieux pour trouver des enseignants, a dit Marcel Cottreau lors de l’entretien. Il faut avoir les infrastructures pour les garder dans nos écoles, surtout au secondaire. Nous visons à recruter les immigrants qui doivent savoir qu’ils ont l’option d’éduquer leurs enfants en français, et ça se fait dans nos écoles. »
Les membres ont de plus révisé les conditions des vieilles écoles et les endroits dans la province où il y a une surpopulation d’élèves. Il y a huit écoles qui ont été identifiées pour des améliorations et il faut établir les priorités.
Dans la région de West Chezzetcook, il y a une vieille école héritée du système scolaire anglophone qui a commencé avec 15 élèves et qui en a maintenant plus de 300. L’école n’est pas en mesure de livrer un programme de qualité, soit la priorité dans la province.
À la Rive-Sud, il y a aussi une surpopulation d’élèves. Il y a des roulottes pour accueillir des élèves. Il faudrait même une autre école pour recevoir les élèves du secondaire. À Pubnico-Ouest, l’école date de 1950 et l’infrastructure montre son âge.
La région de Halifax connaît aussi une surpopulation importante d’élèves dans ses écoles du CSAP. Les écoles de Portage et de Bois-Joli sont trop remplies. Les élèves au secondaire de l’école Mer-et-Monde à Halifax devront aller à Dartmouth, faute de place. Les parents ont aussi demandé une présence du secondaire à Halifax.
Un comité sera créé avec le ministère et le CSAP pour voir le nombre d’élèves, les besoins actuels dans la région métropolitaine et une analyse pour voir comment s’en occuper. Cela crée beaucoup d’enjeux d’infrastructures parce que le CSAP est en train de grandir.
Les membres du Conseil ont aussi abordé le suivi du Projet de Loi sur le CSAP. Quand le système scolaire a changé en 2018, le Conseil scolaire acadien provincial est demeuré intact. Les discussions se poursuivent avec le gouvernement provincial pour arriver à une Loi sur le CSAP afin de lui permettre d’œuvrer selon l’Article 23 de la Charte canadienne.
La Loi sur l’Éducation actuelle date de 1996 et ne garantit pas les droits à l’éducation en français pour les Acadiens et francophones de la province. Les membres souhaitent qu’on arrive à une solution à court terme avec le gouvernement relativement nouveau.