C’est à l’âge de 4 ans que ce jeune garçon commence à suivre des cours de violon. Dès sa première leçon, son enseignante à l’École de violon et de danse à claquettes Jocelyne Bourque au Nouveau-Brunswick, s’épate de la rapidité d’apprentissage de cet enfant qui marche sur les traces de son grand-père André LaRochelle, lui-même violoniste.
Maintenant âgé de 11 ans, Jérôme proposera de petites animations musicales dans la Maison de l’Acadie à Courseulles sur mer et participera à la fête des Acadiens le 15 août. Mais, surtout, il rendra hommage avec son violon, lors des cérémonies commémoratives en hommage aux soldats Acadiens, à son arrière-grand-oncle, Louis Valmont Roy, du régiment de La Chaudière, tué le 6 juin 1944 à Anguerny après avoir débarqué à Bernières sur mer, qui repose au cimetière militaire canadien de Bény sur mer /Reviers.

Louis Valmont Roy
Louis Valmont Roy (matricule E0109), né le 29 décembre à Grande-Anse, dans la province du Nouveau-Brunswick, voisine du Québec au Canada, est le fils de Henri Donat Roy et d’Amanda Roy.
Au moment du déclenchement de la guerre, Louis poursuivait ses études au collège classique de Bathurst. Il devait retourner pour le semestre de l’automne après la période de vacance terminée en septembre 1939.
Il s’engage dans l’armée le 21 septembre 1939, mentant sur son âge afin d’avoir l’âge requis. Il indique en effet qu’il est né le 29 décembre 1920 plutôt que 1922. Il est alors affecté comme mitrailleur à la 57th Field Battery, une sous-section du 6e Régiment d’artillerie. Il est rapidement transféré à la 57th Medium Battery, toujours dans le 6e Régiment d’artillerie, qui est mobilisée en novembre 1939 et réorganisée en batterie antiaérienne[1]. Pendant son séjour en Angleterre, il est muté à la Compagnie A du Régiment de la chaudière.
Lors du Débarquement en Normandie, dans la nuit du 6 juin 1944, aux alentours de 2 heures du matin[3], le peloton N° 9 de la Compagnie A, dirigé par le lieutenant Antonio Peter Ladas, est pris par surprise par une vingtaine de véhicules allemands à la Mare d’Anguerny[4]. Deux des canons anti-char situés près de la route engagent les soldats allemands et parviennent à détruire 17 véhicules[5]. Le peloton est rapidement débordé et, bien que Ladas tente de rallier ses troupes aux cris de À l’assaut les boys !, la plupart de ses hommes meurent ou doivent se rendre. Ladas lui-même y perd la vie dans un acte héroïque.
Tous les soldats opérant le premier canon antichar sont mis hors combat. Louis Valmont Roy reste alors seul pour faire fonctionner le deuxième canon. Il continue à le charger et à tirer, détruisant plusieurs autochenilles et ralentissant l’avancée allemande. Il est tué durant les combats qui suivent et son corps est retrouvé sur la culasse de son canon antichar le lendemain matin. Il repose désormais au cimetière militaire canadien de Bény sur mer / Reviers.
Honneurs
En 2019, pour souligner les 75 ans du Débarquement de Normandie et la libération de leur commune, l’école primaire de la commune de Colomby-Anguerny est renommée Louis-Valmont-Roy en présence du député Steven Blaney du gouvernement canadien
Le Régiment de la Chaudière a créé un trophée en l’honneur de Louis Valmont Roy et le décerne annuellement au meilleur caporal-chef.