
Le réalisateur Julien Robichaud, à gauche, et Gilles Doiron ont présenté leur expérience dans le montage du film.
POINTE-de-l’ÉGLISE – Une production d’Unis TV, le film « Le Prince de l’Acadie » d’environ 45 minutes a été présenté dans la salle Marc-Lescarbot de l’Université Sainte-Anne le mercredi 30 mars. Il avait déjà été présenté aux élèves en 9e année des écoles du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP). La présentation du film a été suivie d’un panel de discussion.
Activité organisée par Natalie Robichaud de la Société acadienne de Clare, la présentation du film a été suivie par un panel de discussion composée des modératrices, Réanne Cooper et Natalie Robichaud, et des panellistes, Amy Paradis, agente des communications à la municipalité de Clare, Benji Jean Paul Vaval Mukodo, étudiant à l’Université Sainte-Anne, et Marie-Virginie Nyela, agente de développement communautaire pour le CSAP.
Le réalisateur Julien Robichaud et le producteur Gilles Doiron étaient aussi au rendez-vous lors de la présentation par Zoom pour répondre aux questions des panellistes.
Le film présente des rencontres de Julien Robichaud avec des Acadiens du Nouveau-Brunswick qui ont choisi de s’établir ailleurs au monde. Il est allé les rencontrer en Nouvelle-Zélande, à Londres, à Los Angeles, à l’Île-du-Prince-Édouard et ailleurs. Il apporte avec lui à tous ses rendez-vous la « couronne » du Prince de l’Acadie.
Le film commence avec l’auteure Antonine Maillet qui présente son thème. « On a vécu une tragédie, déportés puis rentrés au pays caché dans les bois pendant 100 ans, selon elle. C’est rare une situation comme celle de l’Acadie. La tragédie a fait en sorte que c’est la plus ancienne colonie en Amérique du Nord d’un peuple venu d’Europe. C’est vrai que vos défis sont plus grands. Vous parlez d’autres langues maintenant, vous êtes portés vers l’anglais. Il y a toutes les facilités, la technologie. Tout vous prête à renoncer à l’Acadie. C’est vous qui avez la responsabilité de ne pas laisser perdre nos racines, notre visage, notre culture, notre identité. Si le défi est beaucoup plus grand, soyez plus grands que j’ai été. »
Le réalisateur s’est aussi présenté au début du film. « Je parle français, mais je ne suis pas Québécois. Je suis un Acadien. L’Acadie, ce n’est pas une province, peut-être un territoire, je ne sais pas. C’est une culture qui m’a été donnée, mais je questionne sa pertinence et je travaille avec les immigrants à qui je dois expliquer ce qu’est l’Acadie. »
Il présente, entre autres, Mitch Bourque qui est en Alberta, Natalie LeBlanc en Nouvelle-Zélande, Laura Devereaux à Londres, Yann Landry à Montréal, Sébastien Roy venu à Petit-Paquetville, Jerry Jones (Brayon) d’Edmundston, Boucan Diouf venue du Sénégal et Gabriel Robichaud de Moncton.
Antonine Maillet revient aussi plus tard dans le film pour aborder l’immigration vers l’Acadie. « Est-ce que l’immigration, où on accepte qu’un étranger vienne chez nous et adopte la culture acadienne, ça veut dire qu’il perd ses racines par exemple ? Il va teinter son Acadie avec ses racines à lui, alors on peut faire la même chose. On peut être immigrant ailleurs et on amènera avec nous notre identité. »
Chacun des Acadiens rencontrés partout au monde ont présenté des points de vue divers sur l’identité acadienne, de même que les panellistes sur place qui estiment qu’ils ont été très bien accueillis ici en Acadie à la Baie Sainte-Marie.