le Mercredi 29 mars 2023
le Vendredi 25 février 2022 9:31 Société

Une 38e édition pour faire résonner la voix des Afro-Néo-Écossais

Sous le thème « À travers nos yeux : les voix des Afro-Néo-Écossais », la 38e édition du Mois du patrimoine africain est en cours depuis le 1er février 2022 en Nouvelle-Écosse. Même si les célébrations prennent traditionnellement fin le 28 février, le Black Cultural Centre for Nova Scotia et ses partenaires ont décidé d’étendre les festivités au mois de mars afin de mettre en lumière que la contribution des Noirs est un phénomène continu.

Les activités se déroulant en ligne cette année, la cérémonie d’ouverture du Mois du patrimoine africain de la Nouvelle-Écosse a eu lieu via Facebook et YouTube le 28 janvier. 

Crystal Mulder, spécialiste de la communauté africaine néo-écossaise à la Bibliothèque centrale d’Halifax, précise qu’entre performances musicales, activités communautaires et conférences, les célébrations de cette année visent à encourager les Afro-Néo-Écossais à raconter eux-mêmes leur histoire. 

Célébrer les contributions des Afro-Néo-Écossais

Pour Crystal Mulder, l’histoire de la communauté noire en Nouvelle-Écosse est un récit souvent mal interprété au sein du programme scolaire actuel. 

« Il est important que les gens comprennent que les Noirs ne sont pas juste apparus comme par magie dans la province. Nous sommes sur ce territoire depuis près de 400 ans. Du temps de la Nouvelle-France jusqu’au moment où elle est devenue une colonie britannique, les Noirs ont été des atouts indéniables dans la consolidation de la province », explique-t-elle. 

Gracieuseté
Gracieuseté

Selon Mme Mulder, lorsque les Noirs peuvent raconter eux-mêmes leurs récits, ils peuvent présenter des facettes de l’histoire qui ne figurent pas dans les livres d’histoires actuels. Celles-ci permettent de mieux comprendre les difficultés socioculturelles auxquels sont confrontés les Afro-Néo-Écossais au quotidien. 

Cette opinion est partagée par Rielle Williams, responsable des programmes et des projets au Black Cultural Centre for Nova Scotia (BCCNS). Elle pense que ce mois est une opportunité pour sensibiliser et éduquer la population sur l’apport de la communauté noire à l’édification du pays. 

« Le thème de cette année explore et examine les effets du racisme anti-noir, et [met de l’avant] la voix des Afro-Néo-Écossais qui se sont battus pour le changement. Le thème s’aligne également sur la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (DPAD) 2015-2024 des Nations Unies. L’objectif de la DPAD est de renforcer la coopération mondiale en faveur des personnes d’ascendance africaine et d’accroître la sensibilisation la présence des Noirs dans tous les aspects de la société», indique Rielle Williams par courriel.

Une programmation à saveur sociopolitique

Cette année, les événements du Mois du patrimoine africain se poursuivront jusqu’en mars. 

Parmi les événements en cours, l’exposition Maria’s Place The Path to the Past présente jusqu’au 28 février la vie de Maria Sickles, la petite-fille du premier esclave noir connu à l’Île-du-Prince-Édouard, arrivé en 1785.

L’African Nova Scotian Music Association (ANSMA) prépare aussi une cérémonie de remise de prix le 5 mars pour clôturer le Mois du patrimoine africain.

« Le calendrier du Mois du patrimoine africain est toujours différent chaque année. Nous avons un site Web et un calendrier communautaire public dédiés à nous assurer que les événements récurrents tels que les proclamations, les cérémonies de lever du drapeau et la soirée d’ouverture sont partagés avant le début du mois. Nous encourageons les gens à ajouter leurs événements au calendrier au fil du mois et à suivre toute information entrante », souligne Rielle Williams. 

Pour elle, les personnes d’ascendance africaine font partie intégrante du passé, du présent et de l’avenir de la Nouvelle-Écosse. 

« Les personnes qui ont élu domicile en Nouvelle-Écosse il y a de nombreuses années ont contribué au tissu et au succès de la province d’aujourd’hui. Cet héritage est porté par les descendants d’aujourd’hui, qui continuent de contribuer aux droits civils des personnes d’ascendance africaine et au succès de notre province », conclut Mme Williams.