Acadienne née à Moncton, je me sens gâter de commencer à enseigner à les élèves des 11 différentes écoles secondaires francophones de la Nouvelle-Écosse et que j’ai hâte d›entendre la richesse de leur divers parler régionaux.
Je me souviens d’être adolescente et de me faire dire à plusieurs reprises de parler en français. On ne faisait qu’insérer des mots anglais dans nos phrases françaises. Le chiac, natif de ma région maternelle de Moncton, n’était pas apprécié par mes enseignant(e)s. Ce n’était pas bien de mettre des mots anglais dans nos phrases. Pourtant, c’était en français qu’on parlait. Drôle que maintenant en tant qu’enseignante, il n’y a rien que j’aime plus que d’entendre l’accent qui vient de divers coins en Acadie. De Shédiac, l’Isle Madame, Clare jusqu’à Moncton, I.P.É, Wedgeport et Pubnico, j’adore la richesse de notre langage.
J’aurais bien aimé que quelqu’un me dise que le français standard, ce n’est qu’une norme qui ne se parle pas nulle part, mais qui est un standard afin qu’on puisse tout se comprendre et s’écrire. J’aimerais avoir su que mon parler était bon, même super bien. Avec tant de correction négative, j’aimais presque plus cette langue et j’ai même failli des cours de français au secondaire. Mais rendu à l’université dans ma vingtaine, je me suis décidé à aimer ma langue maternelle et j’ai réussi mes cours avec des A, de plus j’ai remarqué que j’en savais beaucoup plus que je pensais avant et ma confiance linguistique a monté.
Je me souviens pensé, ah le français standard, c’est au Québec qu’il se parle. Mais après plusieurs visites, je ne l’ai pas trouvé là. J’ai par compte entendu plein d’abréviations comme “apparte” pour appartement ou “spagett” pour spaghetti. Lors de mon voyage à St-Marc des Carrières, j’ai appris davantage de mots propres à leur dialecte, mais il ne parlait surtout pas comme dans les livres. C’est dans les villages qu’on retrouve une richesse de nos ancêtres.
En France, il utilise des mots anglais, de leur voisin l’Angleterre, comme marque de sagesse. C’est vu comme intelligent et moderne d’insérer les mots anglophones dans leur dialecte. Wow, que ça m’a touché le cœur, des mots anglais, hey que je dois être intelligente, non seulement que je peux mêler des mots anglais dans mes phrases françaises, je peux conjuguer les verbes anglais en français hehe le beau bon chiac de la région de Moncton. Non, mais on s’entend que notre enjeu est bien différent en vivant dans une société bilingue, il faut en effet mettre plus d’effort pour préserver notre belle langue, notre culture acadienne.
Je pense qu’on devrait célébrer que le fait d›être bilingue est une marque d’intelligence. En fait, j›en suis fière! Il ne faut pas oublier, les Acadiens, que l’on a persévéré à travers beaucoup de misère pour préserver notre langue française. On s’est battu pour nos droits en éducation française. On a réussi à garder le français présent même s’ils ont essayé de nous angliciser. Faut continuer à préserver, à adorer et à se rappeler que le français.
« C’est un amour, qui se réveille chaque jour, comme un écho de notre histoire, un son qui me touche et me plaît, et que je veux vivre en français. »
Josée Haché