COVID-19 a fermé les portes des théâtres au cours des 18 derniers mois. Pourtant, le 17 juillet, un public enthousiaste s’est réuni dans le champ du Ross Creek Centre for the Arts à Canning pour apprécier deux histoires distinctes. Les gens ont assisté à Schoolhouse, l’histoire d’une jeune enseignante et de ses élèves qui se comportent mal, situé en 1938. La deuxième histoire a été une production de la pièce Macbeth de Shakespeare jouée autour d’un feu crépitant.
« C’était tout simplement magique que les gens étaient là, d’avoir cette communion en temps réel; de voir les yeux des gens, d’entendre leurs halètements et leurs rires», se souvient LeBlanc. « C’était presque comme si j’avais oublié ce que c’était que de jouer. »
L’histoire d’amour de LeBlanc avec le Two Planks and a Passion Theatre a commencé lorsqu’elle a joué dans Pelagie, en 2005. Pelagie est l’histoire musicale épique d’une veuve acadienne qui, à la fin des années 1770, a ramené son peuple acadien à Grand-Pré en provenance du Sud des États-Unis, où il avait été déporté en 1755.
LeBlanc, bilingue et originaire de Moncton, n’est pas certaine pourquoi il lui a fallu 16 ans pour revenir à la compagnie de théâtre de la vallée de l’Annapolis.
« J’ai toujours eu de bons souvenirs et je voulais retravailler avec (le directeur artistique) Ken (Schwartz) », dit-elle. « Il y a un fort esprit de famille dans la compagnie que cela donne envie de revenir. »
La vie d’actrice a amené Mélanie LeBlanc à parcourir le monde. Titulaire d’un diplôme en chant classique de l’Université de Moncton et ayant commencé à jouer du piano à l’âge de six ans, ses passions l’ont amené pour un séjour en Asie comme interprète de piano-bar. Elle a aussi vécu et travaillé en France, à Toronto et à Montréal avant de revenir au Nouveau-Brunswick il y a quelques années.
Rôle de rêve
Elle était ravie d’auditionner – et de remporter le rôle de Lady Macbeth dans le spectacle de cet été.
« C’est un rôle de rêve pour moi et un grand défi, c’est tellement excitant. Je m’attends à pleurer en septembre lorsque tout sera fini. »
Ken Schwartz dit que la pièce a été choisie avant le début de la pandémie de COVID-19, au plus fort de la présidence de Trump. « Je suis fasciné par le fait que la pièce dit quelque chose sur la montée d’un démagogue et la responsabilité des citoyens de s’opposer à un démagogue. Ça parle à une nation cynique. »
La production dure une heure et 35 minutes et met en vedette Jeff Schwager dans le rôle-titre. Elle est très abrégée et très, très rapide, dit Schwartz, metteur en scène de Macbeth. « L’atmosphère, lorsque nous jouons près du feu, est assez incroyable. »
LeBlanc ne tarit pas d’éloges sur l’orchestre de bricolage du spectacle. Conçu par Brian Riley spécialement pour la production, l’instrument est constitué de bois flotté, de lames de scie, de tuyaux et d’un vieux piano, entre autres. « C’est presque aussi gros qu’une voiture et ressemble à une œuvre d’art », dit-elle.
« Ça crée un paysage sonore qui accompagne le spectacle comme une bande sonore cinématique », explique Schwartz. Il précise que Dash Cole, fils du directeur musical et compositeur du spectacle Allen Cole, joue sur cet instrument unique.
Sauver des vies
LeBlanc est également ravie de jouer le rôle de Milton, un garçon de sept ans brillant et sensible, dans le monde merveilleux et charmant de Schoolhouse : « C’est une joie de pouvoir jouer deux personnages totalement différents ».
Schwartz décrit Schoolhouse, écrite par Leanna Brodie, comme « une pièce sur les étrangers et la façon dont les petites communautés accueillent ou non les étrangers ».
La pièce met en vedette Hilary Adams dans le rôle d’une jeune enseignante idéaliste fraîchement sortie du collège des enseignantes, et Henricus Gielis dans celui de l’étranger de 14 ans.
La compagnie joue un groupe d’enfants âgés de six à quinze ans, « chacun étant un enfant vivant et non un cliché », précise Schwartz.
La production examine comment l’art a la capacité de sauver des vies, ce qui est très approprié, selon Schwartz.
Même si les spectacles de Schoolhouse et de Macbeth ne se terminent que le 4 septembre, LeBlanc veut déjà revenir.
Schwartz, de sa part, envisage réaliser sa pièce, The Stranger, l’an prochain. Il s’attendait la présenter au festival de cette année, mais a décidé de reporter à 2022 après le délai qu’a causé COVID sur la présente saison.
Le prix des billets varie de 10 $ à 28,69 $. Achetez vos billets au https://artscentretickets.ca/tickets/
