le Samedi 1 avril 2023
le Vendredi 16 juillet 2021 13:18 Environnement/Agriculture

Bon coup pour la protection des terres à Port La Tour

A is for Adventure : Nova Scotia Nature Trust vient de réaliser l’une des plus importantes acquisitions de son histoire en achetant une propriété côtière intacte de 363 acres près de Port La Tour, sur la côte sud de la province. —  A is for Adventure
A is for Adventure : Nova Scotia Nature Trust vient de réaliser l’une des plus importantes acquisitions de son histoire en achetant une propriété côtière intacte de 363 acres près de Port La Tour, sur la côte sud de la province.
A is for Adventure
Nova Scotia Nature Trust vient de réaliser l’une des plus importantes acquisitions de son histoire en achetant une propriété côtière intacte de 363 acres près de Port La Tour, sur la côte sud de la province. L’organisme, qui protège le patrimoine naturel de la Nouvelle-Écosse par la conservation des terres, a choisi ce lieu d’exception vaste, intact et géographiquement divers notamment parce qu’il accueille les oiseaux migrateurs et nicheurs, et abrite de nombreuses espèces en voie d’extinction.
Nick Hawkins

Alors que les gouvernements possèdent près de 90 % des terres canadiennes, la majorité des terres en Nouvelle-Écosse, soit 65 %, sont des propriétés privées. Pour les propriétés côtières plus spécifiquement, cette proportion grimpe à 85 %.

L’organisme caritatif Nova Scotia Nature Trust (NSNT) identifie les zones naturelles les plus importantes au plan écologique et « les plus menacées, uniques et importantes » qui se trouvent sur des terres privées en veillant, avec leurs propriétaires, à la protection de ces espaces.

Fruit de la campagne

« Twice the Wild »

La directrice générale du NSNT, Bonnie Sutherland, est en poste depuis 1997. Elle évalue que l’organisme est parvenu à protéger près de 15 000 acres depuis sa création en 1994.

En septembre 2020, NSNT a lancé la campagne « Twice the Wild », qui vise à doubler la superficie des terres protégées en Nouvelle-Écosse d’ici 2023 et à protéger un total de 30 000 acres. 

Cette campagne s’inscrit le contexte où le gouvernement du Canada s’est engagé à protéger 30 % des terres et océans du pays d’ici 2030.

« Ils ont appuyé cette promesse en réalisant le plus important investissement dans la conservation de la nature de l’histoire du Canada. […] Mais ce financement s’achève en 2023 », souligne le NSNT dans sa campagne « Twice the Wild ».

L’organisme invite les citoyens à contribuer puisque « chaque dollar que vous donnez permettra d’obtenir quatre dollars supplémentaires pour sauver des terres, par le biais du gouvernement et d’autres bailleurs de fonds ».

La directrice générale se réjouit ainsi de la récente acquisition à Port La Tour. Selon elle, ce terrain est prioritaire aux yeux du NSNT et de ses partenaires, le gouvernement fédéral et le Nova Scotia Crown Shareland Legacy Trust (NSCSLT).

Parmi les raisons de cette priorité, Bonnie Sutherland cite tout d’abord la taille exceptionnelle du terrain. Elle précise que le littoral de la province est majoritairement divisé en petites parcelles étroites, ce qui rend la protection d’une large bande d’habitat intact difficile. 

«Cette terre est aussi incroyablement diversifiée sur le plan écologique. On y trouve un certain nombre d’habitats importants comme des plages, des dunes et toute une variété de types de zones humides, tant côtières que d’eau douce », énonce la directrice générale. Elle rappelle que le terrain abrite plusieurs espèces menacées, dont le Pluvier siffleur et plusieurs sortes de lichens en voie de disparition dans la forêt côtière.

Soutien du fédéral

La porte-parole aux relations avec les médias d’Environnement et Changement climatique Canada, Samantha Bayard, indique par courriel que le projet de Port La Tour rejoint tous les critères visés par le Programme de conservation du patrimoine naturel (PCPN), géré par Conservation de la nature Canada (CNC). 

Elle explique que des partenaires comme Habitat faunique Canada (HFC), Canards Illimités Canada (CIC) et les fiducies foncières locales et régionales du pays, tel que le NSNT, mettent en œuvre le Programme dans le but de protéger le quart des terres au Canada d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030. La conservation de l’habitat est également primordiale pour le rétablissement des espèces inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril. 

« Cet objectif sera atteint par la sécurisation des terres écosensibles, en assurant la protection des écosystèmes, de la faune et de l’habitat par l’élargissement des corridors vers divers espaces, notamment les parcs nationaux, les réserves nationales de la faune et les refuges d’oiseaux migrateurs », explique la porte-parole gouvernementale.

Implication du public

Pour Bonnie Sutherland, une bonne façon d’aider est de faire du bénévolat tout en s’éduquant : «Nous avons des gardiens de propriétés bénévoles partout en province. Les gens n’ont pas besoin d’une expérience particulière. Nous avons de jeunes enfants, des familles et des retraités. Il y a des gens plus actifs physiquement qui peuvent aller en pleine nature, et d’autres qui optent pour une propriété plus accessible et gardent un œil dessus!» explique-t-elle.

Elle rappelle également que chaque dollar offert par un individu dans le cadre de la campagne « Twice the Wild » recevra une contrepartie de quatre fois le montant. « Ainsi, si quelqu’un fait un don de 100 $, cela signifie 500 $ pour la nature », partage-t-elle en indiquant que l’ensemble des animaux sauvages sont, dans une certaine mesure, en danger en raison de la perte de leur habitat, fragmenté et morcelé. 

Bonnie Sutherland donne en exemple les nombreuses espèces d’oiseaux en déclin : « La situation des oiseaux est particulièrement préoccupante, car beaucoup d’espèces dépendent d’habitats spécifiques comme les forêts anciennes, les zones humides, les plages côtières et les dunes », rappelle-t-elle. 

La directrice pointe du doigt les principaux dangers causés par la construction de routes, la construction immobilière et l’exploitation forestière à grande échelle.