le Samedi 25 mars 2023
le Vendredi 28 mai 2021 10:39 Communautaire

Sur la trace de nos tantes des États

Catherine Pothier (1899-1969) de Pubnico-Ouest devant l’hôpital des vétérans à Bedford, au Massachusetts. — Collection Annette Comeau, Pubnico-Ouest
Catherine Pothier (1899-1969) de Pubnico-Ouest devant l’hôpital des vétérans à Bedford, au Massachusetts.
Collection Annette Comeau, Pubnico-Ouest
La Société historique acadienne de la Baie Sainte-Marie et l’Association Madeleine LeBlanc, ainsi que la Société historique de Pubnico et l’Association des Acadiennes de Pubnico, collaborent depuis un certain temps à un beau projet sous la direction de M. Clint Bruce, directeur de l’Observatoire Nord/Sud de l’Université Sainte-Anne. Cette recherche fait partie d’une initiative plus vaste, d’un bout à l’autre du Canada, qui étudie la migration des francophones vers les États-Unis, et ce, de 1640 à 1940 (Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord).
Gracieuseté

Ici, dans la région du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, nous nous occupons de recueillir des témoignages de nos tantes, grands-tantes ou grands-mères acadiennes qui ont migré vers les états de la Nouvelle-Angleterre et la ville de New York entre les années 1860 et 1940 à peu près. Nous avons déjà plusieurs fiches d’information (série de questions pour vous guider) au sujet de tantes et nous désirons en recueillir d’autres, car chaque tante a une histoire différente et intéressante. 

Nous nous intéressons à celles qui ont travaillé dans des usines (shoe factories), dans des maisons privées en tant que nanny ou dans des entreprises, ou encore à celles qui allaient aux études. Suite à la réception de ces fiches, nous souhaitons faire des entretiens avec les personnes qui le souhaitent afin de recueillir plus de détails, pour ensuite préparer des panneaux d’information et un livret qui seront exposés lors du prochain Congrès mondial acadien ici dans la région en 2024. 

Qu’est-ce que nous recherchons? Voici un exemple : nous avons reçu des fiches de tantes qui, lorsqu’elles étaient jeunes, sont parties faire des études pour devenir infirmière aux États-Unis, plus spécifiquement à Brooklyn, à New York, entre 1920 et 1945. Il est étonnant qu’elles ne soient pas allées à Halifax faire leurs études d’infirmière dans un hôpital catholique. 

En faisant des recherches dans la section « Va-et-vient » du Petit Courrier à partir de l’année 1937, nous avons trouvé d’autres filles de Pubnico et de Clare qui sont parties étudier à New York, et d’autres encore qui étaient déjà infirmières qui sont allées travailler aux États-Unis. 

Ce journal fait mention de leur profession et les notices nous ont fait voir combien d’Acadiennes ont voyagé à cette époque, ce qui confirme que presque chaque famille dans nos deux régions avait des filles qui allaient travailler ou étudier aux États-Unis. Les gens voyageaient aussi pour toutes sortes de raisons autres que le travail et les études, par exemple, visiter les parents, aller en lune de miel, assister à des mariages, aider une sœur lors d’un accouchement, ou même se rendre à l’Exposition universelle de New York en 1939. Ces voyages se faisaient en train, en passant par la frontière du Nouveau-Brunswick pour entrer au Maine, ou en traversier de Yarmouth à Boston et New York.

Les Acadiennes ont apporté certaines choses avec elles, comme leurs recettes de râpure. D’ailleurs, des restaurants autour de Boston en servent encore! Et en revenant dans nos régions, elles rapportaient du beau linge, des appareils photo, de nouvelles façons de penser et, souvent, des belles voitures. 

Vous pouvez tous participer à ce beau projet en demandant une fiche qui vous guidera pour raconter vos histoires de tantes et en cherchant des photos, des documents, des cartes postales et même des lettres.

Vous pouvez contacter Mme Carmen d’Entremont pour une fiche à l’adresse de courriel suivante : carmen.dentremont@usainteanne.ca

Nous avons hâte de vous lire!