
Renée LeBlanc s’est découvert une passion pour le magasinage zéro déchet dès sa première visite au Tare Shop, un café et magasin de produits en vrac sans emballage ayant pignon sur rue à Halifax et Dartmouth.
L’entreprise a été fondée en 2018 par la Torontoise d’origine Kate Pepler, aujourd’hui établie en Nouvelle-Écosse.
Inspirée par ce qu’elle y a vu et constatant qu’aucune entreprise similaire n’existait dans sa région de Clare, Renée LeBlanc s’est décidée en mai 2021 à ajouter une gamme de produits écologiques à ceux déjà offerts par son entreprise, la ferme Gaian Mind.
« À l’heure actuelle, la plupart d’entre nous réalisent que nous devons consommer différemment sur une base individuelle. C’est évidemment sans compter la responsabilité des grandes entreprises et des gouvernements dans cet effort », observe la jeune fermière.
Adhérer au mouvement, un geste à la fois
Le mouvement zéro déchet a été popularisé par la blogueuse d’origine française Béa Johnson en 2014. Depuis, cette idéologie qui suggère de consommer moins et de façon plus responsable a pris de l’ampleur.
« L’objectif principal du concept zéro déchet est d’éduquer et d’encourager les gens à diminuer le nombre de déchets dans leur vie », indique Kate Pepler qui, comme Béa Johnson, a réussi à faire tenir le contenu de sa poubelle annuelle dans un bocal en verre.
Alors que la sélection offerte en ligne par Renée LeBlanc propose principalement des produits d’emballage réutilisable et de nettoyage, le magasin de Kate Pepler mise sur une vaste gamme de produits en vrac.
« Nous avons toute une gamme de produits allant des noix et fruits séchés aux pâtes, aux huiles, aux vinaigres, aux épices, aux produits de nettoyage et aux produits pour le corps. Nous vendons au poids pour que les clients puissent acheter la quantité dont ils ont besoin, ce qui contribue également à réduire le gaspillage alimentaire », explique-t-elle.
Pour aider ses clients à se préparer en vue d’une séance de magasinage en vrac, Kate Pepler a créé une vidéo guidant le consommateur à travers les différentes étapes du processus. La première est de se munir de récipients propres et secs, que la propriétaire suggère également d’étiqueter à l’avance, ce qui agira à titre de liste d’épicerie.
« Apportez plus de contenants que ce dont vous pensez avoir besoin. Il y a toujours quelque chose que vous aurez oublié d’inclure ou quelque chose que vous ne saviez pas que nous vendions », recommande-t-elle.
La pandémie, un frein aux entreprises zéro déchet?
Si Renée LeBlanc a senti le poids de la pandémie freiner ses initiatives entrepreneuriales zéro déchet, Kate Pepler ne semble pas avoir été particulièrement affectée : « Toutes nos politiques et réglementations vont au-delà des exigences de sécurité alimentaire. Nous n’avons donc rien fait de particulier depuis le début de la pandémie », explique-t-elle.
« Ce n’est pas parce qu’il y a une crise mondiale que toutes les autres crises disparaissent. En général, les gens n’ont pas vraiment le choix quant à l’emballage qu’ils achètent. Leur offrir la possibilité d’acheter en vrac, c’est leur offrir l’opportunité de changer leurs habitudes de consommation », ajoute la propriétaire du Tare Shop.
Alors que Kate Pepler dessert une population urbaine à Halifax et plus récemment au centre-ville de Dartmouth, Renée LeBlanc doit composer avec la réalité entrepreneuriale en milieu rural dans sa région natale, Clare.
« Nous n’avons pas un trafic élevé ni beaucoup de résidents […] mais la région est grande et il y a de plus en plus de gens qui s’y installent depuis la pandémie. J’espère que mon magasin attirera ces nouveaux arrivants, qui se retrouvent peut-être dans la même situation que moi, à passer d’une grande ville à une petite ville offrant peu de possibilités d’achat écologiques!» espère-t-elle.
Pour Renée LeBlanc, il est normal de se sentir confus et même inconfortable lorsqu’on débute dans le mouvement zéro déchet puisqu’il est impossible de ne produire aucun déchet : «Bien que passionné par le zéro déchet, je suis loin d’avoir tout compris! Soyez gentils envers vous-même dans ce processus, comme beaucoup ressentent de la honte et de la culpabilité face à leurs choix de consommation. J’encourage les gens qui ont envie de changer leurs habitudes à ne pas penser que tout doit se faire du jour au lendemain », suggère-t-elle.

