
Il s’agit de rencontre et de discussion avec des gens de la communauté qui travaillent dans des secteurs faisant la promotion de la langue et de la culture acadiennes. Ces rencontres et discussions sont enregistrées dans le studio de Télile (Télévision communautaire de l’Isle Madame) et elles passent sur les ondes de Télîle. M. Cooke, qui a accepté de passer en entrevue avec Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, explique que c’est un moyen de faire connaître des gens du coin qui resteraient, possiblement, inconnus ou dont le travail passerait sous silence.
M. Cooke a donc eu l’idée de s’embarquer dans ce projet qui se ferait « en français », même si cela allait vouloir dire qu’il aurait à pratiquer davantage son français lui-même. Il a avoué lors de l’entrevue n’avoir pas souvent parlé le français depuis son entrée sur le marché du travail. Comme journaliste chez l’hebdo The Reporter, il travaillait uniquement en anglais. Et son travail auprès de la CBC, Information Morning, en provenance de Sydney, ne lui donne pas d’occasion, non plus, de parler le français. Malgré des craintes, un questionnement sur sa propre facilité d’expression en français, il allait foncer et s’efforcer de donner paroles aux Acadiens et francophones qui s’expriment en français et qui travaillent en français en région de l’Isle Madame, voire aussi au niveau de la plus grande région du détroit de Canso.
C’est quoi, au juste, l’émission Notre côté? C’est une façon de faire connaître les gens de la région, des services qui existent en français en région et des nouveautés qui peuvent intéresser la population du coin. C’est la possibilité de faire ceci en français, ce que l’émission Télîle 24/7 ne faisait pas. À titre d’exemple, le conseiller municipal du district 1, Petit-de-Grat/Arichat, Shawn Samson, un Acadien de Petit-de-Grat qui vit aujourd’hui à Arichat, a passé deux fois sur les ondes afin de donner un aperçu des projets en cours dans la municipalité de Richmond. La différence étant que ces entrevues et ces échanges ont été présentés, en français, pour les téléspectateurs. Donc, voilà ce qui donne aussi un certain sens au titre de l’émission, Notre côté. Selon la devise, il y a deux côtés à plusieurs, sinon à toutes les histoires. Et pour beaucoup de gens en Richmond, il y a deux langues par lesquelles il est possible de raconter cette histoire. Adam Cooke nous a dit : « Notre Côté permet de passer la nouvelle ou l’information dans la langue qui s’y prête le mieux, et pour le sujet et pour a personne qui livre le message. » Pour illustrer, il dit s’être rendu compte de ce fait après avoir fait une première entrevue avec la directrice de l’École Beau-Port, dans la langue de Shakespeare. Une deuxième entrevue, en français, ou dans la langue de Molière, avait « une meilleure résonnance même pour quelqu’un qui est à se refaire l’oreille pour le français. » Bref, c’était plus authentique.
Outre le conseiller du district 1 et la directrice de l’École Beau-Port, il y a eu, à l’émission Notre côté, les deux conseillers élus du Conseil scolaire acadien provincial, Cetus David et Blair Samson, la directrice de la Picasse, Josette Marchand, Lisa Boudreau entrepreneure chez La Goélette à Pépé et présidente de l’Association touristique de l’Isle Madame, le pigiste du Courrier de la Nouvelle-Écosse, Robert Fougère et d’autres encore.
Le projet de Télîle (Télîle 24/7- Notre Côté) existe grâce à la Canadian Association of Community Television Users and Stations (CACTUS), selon la directrice de Télile, Cora LeBlanc et Adam Cooke, le journaliste local qui est le visage de ce projet. Ce projet s’insère dans l’enveloppe, L’Initiative de journalisme local de Patrimoine canadien. Selon le site Internet, c’est ce projet qui place des journalistes dans des communautés mal desservies et qui « a été le premier programme fédéral à soutenir la télévision communautaire à but non lucratif. Les radiodiffuseurs communautaires ont produit des milliers d’histoires locales importantes qui autrement n’auraient pas été racontées. Ils ont joué un rôle central en fournissant de l’information sur le COVID aux communautés rurales et éloignées en anglais, français, cri, déné et ojibway. »
Si on poursuit avec sa lecture, on trouve : « Notre mandat consiste à faire entendre la voix des communautés autochtones, francophones, handicapées et racisées. » C’est ce que Télîle permet de faire par le biais de Notre Côté. C’est-à-dire, donner l’occasion aux Acadiens de se parler et de parler de choses qui les impliquent, qui peuvent les intéresser, et ce dans leur langue maternelle. Télîle a ouvert une porte qui ne devrait pas se fermer prochainement. Ce projet est maintenant sur la table de renouvellement de Patrimoine canadien, si on peut parler ainsi. Il est à souhaiter que ce projet valable sache être réanimé et qu’il continue d’être outil important pour les « communautés mal desservies. »
Qui est Adam Cooke? Adam qui signe toujours son émission en disant, « n’oubliez pas Cooke avec un (e). »
Bien sûr il est journaliste, comme on vient d’apprendre. Mais il est plus que cela. Il est aussi musicien de longue date et humoriste. Il en est à son troisième album pour ce qui est de sa musique. À l’école de l’Ardoise au Cap Breton, il a commencé à jouer le piano pour des groupes locaux et dans l’Église de sa paroisse, sous l’œil et l’oreille de la feue Jane Martell (une patriote acadienne), qui étaient aussi son éducatrice pendant quelques années. Adam dit avoir suivi des cours de français, langue seconde, tout au long de sa formation jusqu’à l’Université de Kings College à Halifax. Il est d’une famille exogame et il retient son lien acadien du côté maternel, sa mère étant une Mombourquette de L’Ardoise. Laquelle est une expérience qui reste ancrée dans sa mémoire, depuis ses débuts en musique? Il dit : « J’ai tellement de bons souvenirs de jouer et de chanter un peu partout dans les Maritimes, mais ce qui est bien ancré dans mes souvenirs c’est de jouer à Saint-Aubin-sur- Mer avec Délores Boudreau, une Acadienne bien connue d’ici. C’était formidable. »