Cela représente pour 50 millions de dollars en aliments gaspillés. Les aliments non consommés se retrouvent souvent au dépotoir et dégagent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Le gaspillage alimentaire représente à lui seul environ 8 % de tous les gaz à effet de serre émis sur la planète.
Le gaspillage alimentaire représente un défi de taille, mais aussi une occasion en or.
Nous avons tous entendu les trois mots d’ordre : « réduire, réutiliser et recycler ». Il s’avère que ces trois R sont essentiels pour surmonter cet énorme problème.
L’équipe d’Entosystem est plus que prête à relever le défi. Entosystem exploite une installation à la fine pointe de la technologie à Sherbrooke. Chaque année, elle récupère 40 000 tonnes de aliments excédentaires de la région, et rapporte les déchets dans son installation et les utilise pour nourrir de grandes colonies de larves de mouches soldats noires. Ensuite, elle fait sécher les larves et les transforme en aliments pour animaux de compagnie et en engrais riches en nutriments.
L’altruisme n’est pas le moteur de la réussite d’Entosystem; non, il s’agit plutôt d’un modèle commercial viable de recyclage de déchets alimentaires. Notre gouvernement a récemment annoncé un investissement de 1,6 million de dollars pour aider l’entreprise à croître.
Nous avons besoin de plus d’entreprises comme Entosystem. Beaucoup plus.
En novembre dernier, notre gouvernement a lancé le Défi de réduction du gaspillage alimentaire, doté d’un budget de 20 millions de dollars, qui sert à financer les innovateurs ayant des solutions pour prévenir le gaspillage ou réacheminer les déchets alimentaires à n’importe quelle étape de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, de la ferme à l’assiette.
Déjà 343 propositions nous sont parvenues de tout le pays, de la part de jeunes entreprises et d’entrepreneurs prêts à s’attaquer à ce problème au Canada. Une première vague de gagnants sera annoncée au cours des prochains mois. Un autre appel de propositions sera ouvert— au printemps, axé cette fois sur les nouvelles technologies qui prolongent la vie des aliments ou transforment les déchets alimentaires en nouveaux aliments ou en produits à valeur ajoutée.
Même si nous progressons dans le domaine de la réutilisation et du recyclage des déchets, le plus grand défi reste la prévention – éviter le gaspillage alimentaire avant qu’il ne se produise. Et nous pouvons tous commencer en appliquant une solution simple à la maison. Certains d’entre nous sont peut-être réticents de manger les aliments après leur date de péremption. La date « meilleur avant » indique aux consommateurs jusqu’à quand un produit non ouvert devrait être de grande qualité s’il est manipulé adéquatement. Cette date concerne la qualité de l’aliment, et non sa salubrité.
Pendant la pandémie de COVID-19, le fait d’être confiné à la maison nous a tous fait découvrir (ou redécouvrir) les plaisirs de la cuisine. Personnellement, j’aime le défi que représente le fait de concocter quelque chose de délicieux à partir de ce que j’ai peut-être négligé dans mon frigo.
S’attaquer au gaspillage alimentaire est un défi pour chacun d’entre nous. C’est l’un des principaux axes de la Politique alimentaire pour le Canada, lancée il y a deux ans par notre gouvernement. Réduire le gaspillage alimentaire peut nous permettre d’économiser de l’argent, d’aider les personnes dans le besoin, de créer de nouveaux débouchés pour nos producteurs en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Qu’il s’agisse d’une entreprise commerciale générant plusieurs millions de dollars ou d’un ragoût de fond de frigo, continuons de travailler sur des solutions.
L’honorable Marie-Claude Bibeau