le Samedi 25 mars 2023
le Vendredi 5 février 2021 12:52 Politique

Les préfets et maires du Sud-Ouest craignent toujours pour leur communauté

Ronnie LeBlanc, préfet de la municipalité de Clare, a exprimé les inquiétudes des maires et préfets face à la confrontation entre les autochtones et les pêcheurs locaux. — Richard Landry
Ronnie LeBlanc, préfet de la municipalité de Clare, a exprimé les inquiétudes des maires et préfets face à la confrontation entre les autochtones et les pêcheurs locaux.
Richard Landry
PETIT-RUISSEAU : Les onze municipalités et villes du Sud-Ouest craignent pour la sécurité de leurs communautés suite aux confrontations qui ont eu lieu sur la baie Sainte-Marie entre les pêcheurs commerciaux du homard et les autochtones l’automne dernier. Durant le conflit, les maires et préfets se sont rencontrés à trois reprises en personne de façon virtuelle pour voir le rôle qu’ils pourraient jouer pour aider à résoudre le conflit.  

La municipalité de Clare en particulier avait envoyé deux lettres à la ministre des Pêches et Océans, l’honorable Bernadette Jordan, sans recevoir d’accusé de réception. Les municipalités ont décidé que le travail en équipe serait plus efficace. 

Donc les préfets et maires des municipalités de Digby, Argyle, Clare, Yarmouth, Shelburne et Barrington  ainsi que des villes de Digby, Yarmouth, Clark’s Harbour, Lockeport et Shelburne  se sont rejoints en une voix commune pour exprimer leurs inquiétudes à la ministre. Ils ont envoyé une lettre à la ministre avant l’ouverture de la pêche commerciale au homard à la fin novembre dernier.

En réponse à la lettre, le bureau de la ministre des Pêches et Océans a convoqué une rencontre avec les maires et préfets. Le 21 novembre, ils ont rencontré la ministre Jordan pendant 40 minutes pour démarrer un dialogue constructif et pour qu’elle reconnaisse les inquiétudes ressenties au sud-ouest de la province face à l’industrie de la pêche au homard. « Nous avons eu l’occasion d’expliquer nos inquiétudes de ce qui se passait dans nos communautés. Nous avons insisté qu’il faut une résolution à ces conflits. Nous lui avons souligné l’importance de ce que la pêche représente au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse », selon le préfet de Clare.

 Le 25 novembre, ils ont aussi rencontré Allister Surette, le représentant fédéral spécial sur le conflit de pêche afin de mieux comprendre son rôle et de lui exprimer leurs anxiétés face à la situation de tension sur la baie Sainte-Marie qui grandissait à l’automne entre les autochtones et les pêcheurs locaux. 

« La pêche au homard est primordiale à notre région et notre province, estime Ronnie LeBlanc, préfet de la municipalité de Clare, et il y a une vraie anxiété parmi les membres de nos communautés. Cette conduite économique importante est en danger tant qu’il y aura l’incertitude autour de la pêche commerciale de subsistance. Nous voulons tous une pêcherie durable à long terme pour nos pêcheurs et nous sommes ici pour appuyer et travailler avec les intervenants afin de trouver une résolution pacifique. »

Rappelons que le 17 septembre dernier, les membres de la Première Nation de Sipekne’katik, située à 270 kilomètres de Saulnierville, a ciblé la baie Sainte-Marie pour lancer sa pêche au homard. Plusieurs pêcheurs autochtones avaient déjà pêché dans la région depuis quelques années. Plusieurs bateaux de pêche autochtones sont arrivés par la suite pour exercer leurs droits de pêche de subsistance convenable selon la décision de la Cour suprême dans le cadre de l’arrêt Marshall de 1999 et le traité de 1752 avec les Mi’kmaq.

Cette activité a été contestée par les pêcheurs locaux qui ont demandé depuis des années la surveillance de ce qu’ils appellent une vente de homard commerciale hors-saison et donc illégale sur la baie Sainte-Marie. Cette pêche a lieu durant les moments critiques de reproduction du homard lorsque les saisons commerciales sont fermées pour la conservation. On estime que les débarquements ont chuté de 63 % au cours des dernières années. Cela inquiète beaucoup les pêcheurs et les communautés locales. 

Les deux côtés de la confrontation blâment surtout le gouvernement fédéral qui ne définit pas la « pêche de subsistance » indiquée dans la décision de la Cour suprême il y a 21 ans. D’où la demande des maires et préfets de poursuivre les discussions avec la ministre. Une autre rencontre de suivi aura lieu prochainement. 

« Il existe toujours une anxiété de ce qui arrivera à la pêche s’il n’y a pas de résolution à ce conflit, a noté Ronnie LeBlanc. Nous craignons le manque de sécurité publique. Il pourrait y avoir d’autres incidents. 

Nos lettres ont aidé à obtenir une présence accrue de la Gendarmerie royale quand on a vu de 102 à 108 membres additionnels dans le sud-ouest au moment des conflits à l’automne. Ce n’est pas fini. »