Un comité local était à l’œuvre depuis quatre ans pour organiser la venue d’une famille de réfugiés de la Syrie. Le processus a été extrêmement long, selon Nicole Pothier, un des membres du groupe local. Le groupe a recueilli les fonds nécessaires pour supporter la famille pendant un an et a trouvé une maison où ils peuvent loger à Meteghan. C’est après avoir fui la Syrie il y a presque huit ans que la famille a été choisie pour venir à la Baie Sainte-Marie. Elle devait d’abord arriver en avril dernier, mais la pandémie de la COVID-19 a empêché leur départ de la Jordanie où elle s’était réfugiée depuis 2013.
La famille est ainsi arrivée au Canada le 9 décembre 2020 et est demeurée pendant ses deux semaines d’isolation à cause de la pandémie dans une maison près de la sœur à Eyad à Shelburne, en Nouvelle-Écosse. Elle est arrivée à Meteghan dans leur maison le 3 janvier. Les parents et enfants ne connaissent ni le français, ni l’anglais, mais ils sont prêts à apprendre les deux langues. Eyad est électricien-plombier et a travaillé comme peintre et poseur de panneaux de gypse. Il veut bien trouver un emploi localement dans ses métiers et a hâte de commencer à travailler. Il se dit tout à fait disponible.La famille était établie à Daraa, une ville d’environ 15 000 personnes située au sud-ouest de la Syrie à 90 kilomètres au sud de Damascus et à 13 kilomètres de la Jordanie.
« Nous avions une bonne vie avant les misères de notre pays. Tout a commencé quand le gouvernement a coupé l’électricité pendant un mois. Il n’y avait plus d’emplois. Nous avons décidé de quitter la Syrie après que le gouvernement a commencé à bomber village après village, y-inclut, éventuellement, le nôtre. C’était très inquiétant, selon Eyad. Nous avons été en Jordanie dans les camps de réfugiés pour échapper au gouvernement syrien. En 2011, le gouvernement est premièrement venu dans notre village pour prendre tout ce qu’il a pu et pour emprisonner des gens. C’était fou et nous n’avions pas d’emploi, donc pas l’argent pour supporter la famille. On a même bombardé les écoles. Nous vivions à quinze minutes de la frontière de la Jordanie, et nous nous sommes échappés là. Après vingt jours dans les camps, j’ai commencé à trouver de petits emplois pour aider ma famille, mais le pays est petit et les emplois sont très peu nombreux. »
Son beau-frère de Shelburne, a servi d’interprète lors de la rencontre. Il avait alors quatre enfants et avait eu un premier fils qui est décédé à l’âge d’un an et demi. Les parents sont mariés depuis 20 ans. Les deux plus jeunes sont nés en Jordanie avant leur départ pour la Nouvelle-Écosse. La famille connaissait déjà le Canada et avait très hâte d’y venir. Les enfants sont leurs filles Bushra (17 ans) et Huda (14 ans) qui fréquentent l’école de Yarmouth puisqu’elles connaissent un peu l’anglais, leurs fils Bashar (11 ans) et Ammar (7 ans) qui fréquentent l’école Stella-Maris, et Hamoud (Mohamed), garçon âgé de 3 ans, et Abboud (Abdulrazzaq), garçon âgé d’un an et demi.
« Nous sommes très heureux avec les écoles et les enfants sont excités de pouvoir étudier et d’avoir trouvé de
nouveaux amis. Tout est nouveau pour nous et facile pour nos enfants. Nous étudions le français et l’anglais afin d’avoir
des conversations. J’espère beaucoup avoir un emploi dans mes métiers de travail ici en Clare, près de ma famille et de la maison », a noté Eyad. Il espère éventuellement pouvoir accueillir un autre membre de sa famille en Clare, sa sœur et sa famille qui sont présentement en Jordanie.La dernière fois qu’ils avaient vu la neige, selon lui, était en 1993 quand il y a de la neige à terre chez eux. La température de l’hiver là-bas est à environ 0 à 15 degrés et en été de 30 à 40, mais sans humidité. Le comité local qui a travaillé pour les accueillir est composé de, entre autres, Nicole Pothier, Odette Comeau, Marcel LeBlanc, Louanne Doucet, Yalla Sangaré, Francine Chiasson, Germaine Comeau, Pierre Comeau et Kelli Saulnier ainsi que Clint Bruce, Amy Paradis, Janice LeBlanc, Jean-Claude Comeau, Nabil Abboud et plusieurs autres personnes qui nous ont donné de leur temps pendant les quatre dernières années.