
(Note : Une version abrégée de cette chronique est parue dans le numéro 41 du Trait d’union, bulletin trimestriel destiné aux membres du personnel de l’Université Sainte-Anne.)
Ce qui suivra va donner l’impression que mon équipe et moi avons mené une existence purement virtuelle ces derniers mois. Cette impression sera erronée. La preuve : juste avant la rentrée, nous avons visité l’île Georges, à Halifax, pour découvrir ce site, normalement fermé, qui servit de camp de détention pendant le Grand Dérangement. Le lectorat du Courrier se rappellera que cette excursion est racontée dans ma chronique du 23 septembre (« L’île Georges à Halifax, au cœur de la mémoire acadienne »).
Nous avons également eu le plaisir d’accueillir le professeur Yves Frenette, historien de l’Université de Saint-Boniface et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur les migrations, les transferts et les communautés francophones. Sa visite à la Baie Sainte-Marie a eu lieu il y a quelques semaines, avant que la situation ne se dégrade, afin de discuter d’un vaste projet de recherche qu’il chapeaute : Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord, 1640-1940. Entrepris avec le Centre acadien et la Société historique acadienne de la Baie Sainte-Marie, notre volet étudiera le va-et-vient migratoire entre le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et les États de la Nouvelle-Angleterre. De belles initiatives se préparent déjà pour le Congrès mondial acadien 2024!
Reste que, en dehors de ces rares percées dans le présentiel, les activités virtuelles ont pris le dessus.
Au printemps dernier, j’animais une série de tables rondes webdiffusées pour le compte de la Société nationale de l’Acadie (SNA), les Rendez-vous de l’Acadie. Rassemblant des personnes clés de divers secteurs, les discussions ont permis d’explorer trois dossiers. La première portait sur les enjeux actuels du tourisme dans la région Atlantique (15 mai 2020). Ensuite a été abordée la transmission du patrimoine culturel chez la jeunesse (29 mai 2020). La troisième table ronde traitait des relations entre les villes de la diaspora acadienne (15 juin 2020), notamment à travers l’angle des jumelages, thématique qui fait l’objet d’une enquête par l’Observatoire. Les enregistrements des Rendez-vous de l’Acadie sont disponibles sur la page Facebook de la SNA.
Depuis l’automne, nous avons commencé à offrir des ateliers virtuels. Gratuites, ces formations sont destinées à la fois au milieu universitaire et au grand public.
Le 29 septembre, Tommy Berger, étudiant à l’Université de Montréal et assistant de recherche auprès de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML, Université de Moncton) avec lequel l’Observatoire collabore autour d’une étude sur le dernier Congrès mondial acadien, dispensait une initiation au logiciel MaxQDA. Celui-ci est utilisé pour l’analyse de données qualitatives comme des entretiens, des articles de presse, des photos, etc. Une quinzaine de personnes y ont assisté.
Ensuite, c’était au tour de Lisa Snider, du Council of Nova Scotia Archives, de présenter la base de données MemoryNS, qui regroupe des descriptions de fonds d’archives en Nouvelle-Écosse ainsi que des expositions en ligne. Tenu le 23 novembre, cet atelier a attiré une trentaine de personnes, autant de la communauté que du milieu universitaire. D’autres formations seront proposées dans les prochains mois.
Diverses questions d’actualité — de la pandémie aux élections américaines en passant par les incidents exposant le racisme systémique—viennent souligner, ces temps-ci, l’importance des médias en démocratie. Le moment se prête ainsi à un retour sur le colloque du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne d’octobre 2019, les médias francophones sous toutes leurs coutures. Pour marquer l’anniversaire de cette importante manifestation scientifique et intersectorielle, un cahier rétrospectif a été préparé par la Société acadienne de Clare et l’Observatoire Nord/Sud. Publiée sur le site du Courrier, la version électronique de ce document est accessible sur le blogue de la CRÉAcT, Les Carnets Nord/Sud (« Un an après… le colloque sur les médias », 15 octobre 2020 – https://lescarnetsnordsud.blog/), où il est également possible de visionner les enregistrements de plusieurs conférences et tables rondes.
La conception et la mise en pages ont été confiées à Alexandre Pirottin, en concertation avec Stephanie LeBlanc. Ce projet de publication a bénéficié du soutien direct du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, du Patrimoine canadien et des Affaires acadiennes et Francophonie de la Nouvelle-Écosse.
Certes, la diffusion des travaux scientifiques demeure une priorité pour moi en tant que chercheur. Parmi ceux qui ont paru dans la dernière année, un livre vient d’être lancé : Afro-Creole Poetry in French from Louisiana’s Radical Civil War-Era Newspapers: A Bilingual Edition (2020, 344 p.). Publié chez The Historic New Orleans Collection (THNOC), cet ouvrage réunit et présente—avec mes traductions en anglais—des textes écrits en français par des militants créoles pour l’égalité raciale… près d’un siècle avant Martin Luther King, Jr.! Plusieurs activités virtuelles de promotion sont programmées. Pour un avant-goût de ce livre, il y a cet entretien que j’ai accordé à First Draft, le blogue de THNOC (https://www.hnoc.org/publications/first-draft) : « In Civil War New Orleans, Black, French-speaking poets fought for civil rights » (14 octobre 2020).
Mon prochain rapport traitera davantage de cet ouvrage ainsi que de quelques autres publications récentes issues des recherches de la CRÉAcT et des initiatives de l’Observatoire Nord/Sud.
Pour l’instant, l’heure est aux vœux de joyeuses Fêtes! D’ici l’année nouvelle, n’oubliez pas d’appuyer Le Courrier de la Nouvelle-Écosse en vous rappelant qu’un abonnement-cadeau au journal enchantera sûrement vos êtres chers. N’oubliez pas non plus de rejoindre l’Observatoire Nord/Sud sur Facebook (https://www.facebook.com/usainteanneONS)!