Tout a été fait par les écoles pour que l’adaptation des élèves soit la plus sécuritaire et la plus douce possible. Les règles établies par le service de santé publique de la province sont strictes : port du masque pour tous dans les autobus scolaires et dans les écoles pour le personnel et les élèves de la 4e à la 12e année (lorsque la distanciation physique ne peut être maintenue), repas de midi pris dans les salles de classe, etc.
À l’école Mer et Monde (EMM) de Halifax, tout le personnel s’est mobilisé bien avant la rentrée pour mettre en ligne sur la page Facebook de l’école des vidéos amusantes expliquant les nouvelles règles et la routine de cette rentrée différente permettant ainsi aux enfants de bien se préparer aux changements qui les attendaient.
Véronique Legault, directrice générale de la Fédération des parents acadiens de la Nouvelle-Écosse, souligne que bien qu’elle n’ait pas été directement consultée par le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) au sujet de la rentrée, elle est relativement satisfaite de la manière dont cela s’est déroulé. Elle est « consciente qu’il faut s’adapter à la réalité et être flexible ». Elle salue d’ailleurs l’inventivité de certaines écoles, comme celles de Pomquet et Wedgeport (ou même l’école Mer et Monde à Halifax), qui ont créé des salles de classe extérieures, transformant des rondins de bois en chaises et pupitres pour les écoliers, leur offrant ainsi un environnement sanitaire sécuritaire au moins jusqu’à l’arrivée de l’hiver. Elle reconnaît que « cette rentrée unique a exigé quelques ajustements » les premiers temps, mais qu’une fois les questions de sécurité et de bien-être maitrisés, « l’apprentissage a repris graduellement ».
Dans ce contexte inédit, le CSAP, a mis à disposition du personnel des écoles et des élèves des moyens particuliers, fournissant, par exemple, un ordinateur portable à chaque élève de la 2e à la 12e année. Véronique Legault est heureuse de voir que, grâce à ce matériel, les élèves du secondaire, en particulier, peuvent développer leurs connaissances des nouvelles technologies « parce que ces habiletés leur seront très utiles lors de leurs études postsecondaires ». Le CSAP a également doté ses conseillers pédagogiques de ressources telles que des tablettes, microphones et haut-parleurs de grande qualité pour leur permettre de répondre aux besoins particuliers des enseignants.
Cyril Camus, conseiller pédagogique en mathématiques et en sciences au CSAP en poste à Chéticamp, explique que cette rentrée pleine de défis techniques et de nouveaux apprentissages, « a précipité un mouvement vers la technologie qui était déjà en chemin au sein du CSAP » et lui a permis de « créer du matériel et des ressources pour mieux répondre à des problèmes pointus rencontrés par les enseignants ». Sur ce dernier point, Véronique Legault regrette que les journées pédagogiques de septembre et octobre aient été annulées alors qu’elles auraient pu être consacrées à outiller les enseignants et les former à utiliser les nouvelles technologies. Cyril Camus espère que le personnel sera soutenu pour continuer le développement d’outils tels que webinaires et vidéos même lorsque la pandémie sera finie.
Cette rentrée particulière a aussi poussé le personnel des écoles à repenser toutes les activités scolaires en les adaptant à cette nouvelle réalité et aux contraintes qu’elle impose. C’est le cas de Kevin Lemieux, agent de développement communautaire et scolaire à EMM, qui, avec leur soutien des enseignants, a pu recréer virtuellement le rassemblement mensuel via Google Meet permettant ainsi à toute l’école de se retrouver pour célébrer les élèves ayant démontré leur excellence dans la valeur du mois. Cette situation inhabituelle ouvre des possibilités infinies vers de « nouvelles activités qui ne pourraient pas être réalisées en présentiel », dit-il en songeant déjà à la suite du programme, un spectacle de Noël virtuel, qui sait?
Les efforts de tous, élèves, parents, et personnels des écoles ont permis une rentrée la plus normale possible malgré des circonstances extraordinaires. Il reste cependant encore beaucoup d’interrogations sur la suite de l’année scolaire : comment éviter un deuxième confinement malgré les efforts? Et si deuxième confinement il devait y avoir, comment s’assurer que chaque élève profite d’une éducation en français de qualité, même depuis chez lui?