Aujourd’hui la situation est loin d’être normale et qui sait ce que sera la nouvelle norme, dans l’Isle Madame et ailleurs en Nouvelle-Écosse. La norme, après la COVID-19, ne ressemblera possiblement pas du tout à ce que nous vivions, avant la pandémie. Et c’est cette incertitude et les annonces d’annulations qui se multiplient qui feront que l’été 2020 sera tellement différent des autres étés connus dans la région acadienne de l’Isle Madame.

Le Festival acadien de Petit-de-Grat 2020, qui en aurait été à son 48e, ne prendra pas place. Il avait été prévu que celui-ci se déroulerait du 5 au 9 août, mais avec l’ordre de la distanciation qui pourrait encore être en vigueur en août, les organisatrices et organisateurs n’ont pas voulu se hasarder à faire des préparatifs ni à engager des coûts. Toutefois, on planifie de faire quelque chose pour que tout ne soit pas perdu ou pour que la tradition du Festival acadien se poursuive, dans une forme virtuelle du moins. Cela a l’air d’être devenu la norme pour le moment.
Les responsables de l’activité expliquent : « La protection de la santé, de la sécurité et du bien-être de nos participants, conférenciers, commanditaires, exposants et bénévoles est primordiale. Nous surveillons activement la situation et nous suivons les conseils de l’Agence de la santé publique du Canada et du médecin-hygiéniste en chef de la Nouvelle-Écosse. Nous avons donc rajusté nos événements et nos programmes en conséquence. Le Festival acadien de Petit de Grat 2020 a été annulé. Cependant, nous envisageons de peut-être accueillir un spectacle virtuel de talents traditionnels acadiens pour continuer à célébrer notre patrimoine et notre langue. »
Le Courrier de la Nouvelle-Écosse a appris que plus de détails suivront dès que la planification se précisera davantage. Les responsables vous remercient de votre compréhension et vous invitent à être à l’écoute pour les annonces d’une programmation virtuelle.
Le Courrier de la Nouvelle-Écosse s’est aussi entretenu avec le président de la ligue de baseball de Richmond, mieux connue sous l’acronyme RABA (Richmond Amateur Baseball Association). Gary David, président, a dit qu’il est fort probable que la saison de baseball sera suspendue à cause de la COVID-19. Il était sûr et certain que la saison ne débuterait pas le 1er juin, comme prévu, avant la COVID-19. Lors des échanges, il a souligné que si les mesures de distanciation perdurent durant tout l’été, le baseball ne pourra être joué. Il ajoute qu’il faudrait largement modifier les règlements du baseball pour respecter les deux mètres de distance entre les joueurs. Et voilà que ce jeu ne se prête pas non plus à être pratiqué virtuellement. De plus comme la saison est déjà courte, même s’il fait beau, il est quasi garanti que la saison de baseball est en péril.
M. David dit que les intentions étaient de célébrer en grand cet été puisque la RABA célébrait ses 50 ans d’existence. Le baseball se jouait bien avant 1970, mais sous le nom d’un autre organisme. Est-ce que le 50e sera célébré? Rien n’est assuré en 2020.
Pour en revenir aux ravages de la COVID-19, bien des activités culturelles et sportives devront être remises ou célébrées virtuellement. En plus des deux exemples cités ci-dessus, ce sont les Jeux de l’Acadie qui ont été annulés, puisque les écoles sont fermées depuis la mi-mars et jusqu’à la fin mai, au moins. Les églises sont fermées depuis le 22 mars, des concerts et des spectacles ont dû être annulés, les Rendez-vous de la francophonie ont été perturbés et d’autres encore.
Pour la communauté acadienne et francophone, de nombreux foyers qui servaient au développement de la langue et à la promotion de culture sont en état de pause ou en processus d’adaptation. Il ne s’agit pas d’une fin, mais d’une perturbation et de changements importants. Comme le dit si bien la chanson du groupe 1755 : « Le monde a bien changé, asteur c’est pu pareil… »
Dans l’Isle Madame, nous continuons d’être reconnaissants et heureux que le pire ne soit pas survenu, soit des décès et des cas de maladie grave, touchant un grand nombre de personnes. C’est-à-dire, comme ça avait été le cas en 1918-1919.
Restons en sécurité à la maison, soyons compatissants envers les démunis et apprécions ce que font les premiers répondants et celles et ceux qui nous livrent des services essentiels.