L’expression courante « j’ai vu pire » n’est pas répétée aussi souvent ces jours-ci. C’est possiblement parce qu’on n’a pas vu pire, pour ce qui est de fermetures, d’annonces de mesures quasi draconiennes, de suggestions de confinement et beaucoup d’autres encore.
Comme partout ailleurs sans doute, dans l’Isle Madame ce sont toutes ces fermetures et ces annulations d’activités qui sont devenues la norme et il y a moins de nouvelles à rapporter. Des bâtons ont été mis dans les roues de plusieurs secteurs. Ce sont écoles, églises, salons d’esthétique, légions, bureaux variés, arénas, salles communautaires et paroissiales et centres culturels qui ont dû fermerleursportescomplètement ou du moins qui ont dû restreindre accès à la population en général. Les lieux qui restent ouverts sont des lieux qui assurent des services essentiels. Et même ces lieux sont en train de mettre en place des mesures pour assurer la sécurité des personnes les plus vulnérables. Ce matin, le 20 mars 2020, l’auteur de cet article, un septuagénaire, a pu magasiner entre 8 h et 9 h à la Coopérative Charles Forest, pendant une période désignée pour des personnes d’un certain âge et pour les personnes les plus vulnérables. Une autre mesure en vue de restreindre la propagation du virus.
Au mois de mars, lors d’une d’année ordinaire, les jeunes étudiants universitaires ne seraient pas à la maison, les retraités qui voyagent annuellement seraient dans le sud, au chaud et sous le soleil, les enseignantes et enseignants seraient en classe, des gens iraient à l’église et assisteraient à plein d’activités, en français, dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie. La situation n’est pas ordinaire, en mars 2020. Les étudiants sont arrivés beaucoup plus tôt que prévu de leurs établissements d’enseignement, les vacanciers, partis au chaud, ont été priés de rentrer au pays le plus vite possible et les activités des Rendez-vous de la Francophonie ont été annulées.
À ce dernier sujet, l’agente en programmation, Lynne Thériault, et Josette Marchand, directrice générale de La Picasse, ont déclaré au Courrier de la Nouvelle-Écosse que « des activités virtuelles sont en préparation et seront bientôt disponibles pour la population, grâce à l’Internet. On promet que des possibilités intéressantes sont en voie d’élaboration et qu’avant longtemps on pourra se divertir par l’entremise des médias sociaux. »
Ce ne sont pas uniquement les annulations qui déstabilisent les gens dans l’Isle Madame. C’est aussi ce qui pourrait venir plus tard, ce qu’on pourrait avoir à vivre prochainement. Comment se déroulera la pêche au homard qui commencera le 1er mai et devrait aller jusqu’au 30 juin, dans cette zone? Est-ce que le marché sera de nature à faire de cette pêche un succès, comme les dernières années? Selon des données, les recettes découlant de la pêche du homard en 2019 frôlaient le 1,2 milliard de dollars. Et que dire de la pêche au crabe qui débute d’habitude le 1er avril? Est-ce qu’on aura des ouvriers étrangers pour combler des emplois dans l’usine de transformation? Si les frontières demeurent longtemps fermées, il y aura des retombées néfastes dans ce secteur-là aussi.
Une jeune femme de la région nous dit : « Moi, mon mari et mon fils travaillent dans le secteur de la pêche au homard. Tout ceci, ça me fait peur. Moi, je suis stressée. »
Il est fort probable que la COVID-19 continuera à mettre des bâtons dans les roues et la peur dans le corps de plusieurs. Espérons, toutefois, que les gens ne seront pas atteints de cette maladie à coronavirus dévastatrice.
Soyons braves, gardons nos distances physiques et augmentons nos visites et nos activités virtuelles. Et aidons nos voisins vulnérables.
