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le Vendredi 27 septembre 2019 11:08 Communautaire

Dorian fait des ravages dans l’Isle Madame

On s’affaire à nettoyer des restants d’arbres et des vestiges d’une remise, complètement détruite par ces gros arbres déracinés. — Robert Fougère
On s’affaire à nettoyer des restants d’arbres et des vestiges d’une remise, complètement détruite par ces gros arbres déracinés.
Robert Fougère
ISLE MADAME / CAP BRETON : Dorian, ouragan ou tempête post-tropicale, peu importe son nom, a déchaîné sa furie entre les samedi et dimanche 7 et 8 septembre dans l’Isle Madame et partout au Cap-Breton. La population avait été prévenue qu’une tempête, potentiellement assez dévastatrice, s’annonçait et s’approchait. Elle avait laissé sa marque le long de la côte est des États-Unis et surtout dans les Bahamas. Les médias avaient bien « averti » les gens et ceux-ci s’étaient préparés comme en attestaient le vendredi 6 septembre les longues lignées et les attentes, à la caisse, aux postes d’essence, dans les épiceries et dépanneurs.

     La tempête n’est pas « passée au large », comme on s’y attendait. Voilà une expression du coin utilisée bien souvent pour décrire des tempêtes qui ratent leur cible, mais qui finissent par s’abattre au large des terres habitées. Les pêcheurs se contentaient de dire, et l’expression est devenue courante, que la tempête avait « passé au large » et que les gens sur la terre ferme avaient été chanceux d’être épargnés, une autre fois. De temps en temps, la tempête atteint la cible et ça a été le cas de Dorian ou de la tempête post-tropicale féroce, de septembre 2019.

     Il est fort probable qu’on parlera longtemps de la tempête de septembre 2019, comme on le fait encore aujourd’hui de la tempête d’octobre 1974. À la veille du 45e anniversaire de la célèbre tempête du 20 octobre 1974, les gens qui ont été témoins des deux se contentent de faire des comparaisons. Il semblerait que celle d’octobre 1974 avait été plus dévastatrice, mais sur un territoire plus restreint. La plus récente, celle de septembre 2019, aurait été moins meurtrière, mais a entraîné des dégâts importants sur un territoire bien plus large, c’est-à-dire, sur tout le territoire de la Nouvelle-Écosse et plus encore.

     La tempête d’octobre 1974 avait fait deux noyades à Petit-de-Grat. Onze maisons et maisons mobiles avaient été complètement détruites dans l’Isle Madame. Maintes toitures avaient été soulevées et transportées sur de grandes distances, et de nombreux arbres avaient été arrachés. La tempête avait été de courte durée, toutefois, une partie du dimanche après-midi, seulement.

     Heureusement, celle de 2019 n’a pas fait de morts. Elle n’a pas complètement détruit de nombreuses maisons. Mais, elle a tout de même fait des ravages et causé bien des ennuis, avec des toitures endommagées, des remises complètement détruites, des bateaux renversés et endommagés, des arbres déracinés et tombés sur des fils électriques de manière à occasionner des pannes de courant assez longues. La tempête, le vent fort et même féroce a perduré pendant plusieurs heures, du samedi soir jusqu’au dimanche matin.

     Les retombées du vent violent 2019 se sont fait ressentir pendant plusieurs jours et pour certains pendant toute une semaine et plus. Les pannes de courant électrique, les coupures de services Internet et cellulaire et autres ont insécurisé les gens. En 1974, on ne se préoccupait pas de l’Internet, ni de service cellulaire pour les communications, au jour le jour.

     Quant à moi, pigiste pour Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, j’ai dû me fier à une génératrice qui, heureusement, a su tenir pendant presque 96 heures, sans arrêt. D’autres ont dû tenir le coup pendant quasiment une pleine semaine, sans courant électrique. Et pour ceux qui n’avaient pas accès à une génératrice, ça été d’importantes pertes de nourritures. Plusieurs magasins rapportent d’ailleurs des pertes importantes de produits périssables.

     Et quoi encore?

     Trois jours sans services bancaires à la Caisse populaire Saint-Joseph, de Petit-de-Grat.

     Deux jours de congé pour les élèves de l’École Beau-Port et aussi pour les écoles anglophones de la région.

     Des jardins de légumes rasés par le vent ou encore brunis par les gouttelettes d’eau salée transportées sur de longues distances par ce vent puissant. Les fermiers, en région, auront subi des pertes importantes, une fois le calcul complété.

     Des heures et des heures de travail à la coupe d’arbres déracinés par les vents de Dorian. Au 17 septembre, le bruit des scies mécaniques, utilisées pour couper ces arbres, se fait encore entendre et remplace le ronronnement des génératrices qui dominait pendant la panne de courant électrique.

     Des heures et des heures sans travail, à cause de fermetures occasionnées par diverses pannes. Voilà d’autres pertes et retombées qui sont difficiles à quantifier.

     Comme la tempête d’octobre 1974, qui ne portait pas de nom, Dorian 2019 a fait sa marque et a laissé ses traces. Les gens de l’Isle Madame s’en souviendront.

Robert Fougère