Pour visiter cette petite île dans le havre d’Halifax, il faut obtenir la permission de Parcs Canada et il faut noliser un bateau. Nous étions 29 passagers, y compris le guide de Parcs Canada. Après un trajet d’une quinzaine de minutes, nous avons débarqué dans cette île de 39 acres couverte d’herbes hautes et de fleurs sauvages comme la tanaisie. Nous avons eu deux heures pour explorer les tunnels et les vestiges d’autres installations militaires qui ont joué un rôle important dans la défense d’Halifax pendant plus de 250 ans.
L’histoire acadienne de l’île Georges (anciennement l’île Ronde ou l’île de la Raquette) est très peu connue du grand public et n’est pas encore incluse dans l’interprétation offerte par Parcs Canada. Cependant, Ronnie-Gilles LeBlanc, ancien historien à Parcs Canada, a rédigé un article magistral qui explique en détail les événements liés à l’incarcération de centaines d’Acadiens dans l’île Georges que le gouverneur Charles Lawrence a décrit comme « a place of the most security ». (Voir : http://amis-de-grand-pre.ca/documents/dossiers/menudossiers.html)
Malheureusement, il semblerait qu’il ne reste plus de traces des palissades et entrepôts datant du XVIIIe siècle qui ont servi de prisons à l’époque du Grand Dérangement. Mais les anciennes cartes indiquent leur emplacement.
Nous avons eu le privilège d’avoir parmi nous Martin Guidry, généalogiste louisianais, qui est un descendant direct d’un des 50 Acadiens de Mirligouèche (Lunenburg) qui avaient signé le serment d’allégeance, mais qui ont été incarcérés dans l’île pendant un mois en 1755 avant d’être déportés en Caroline du Nord.
Quelques jours après notre visite à l’île, le gouvernement fédéral a annoncé que le lieu historique national de l’Île- Georges sera ouvert au public l’année prochaine. C’est une très bonne nouvelle parce que ce site permettra aux gens de découvrir d’autres chapitres très émouvants de l’histoire acadienne.
